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Mazarinade n° C_1_40_08

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Anonyme [1649], SVITTE ET HVITIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANCOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa septiesme arriuée iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_08.


se mettre en marche, auec le reste de nostre armée, & delà, est allé ioindre
nostre milice qui est retranchée tres-aduantageusement, és villages de Vitry,
Ville-Iuifue, & autres bourgs prochains.
 
Le mesme iour la Cour de Parlement, a donné Arrest contre la pretenduë
Declaration & Arrest du Conseil de sainct Germain, rendu contre
Monsieur de Turenne, lequel depuis vn tres long temps a rendu de si importans
seruices à l’Estat, dans vne infinité de sieges & de batailles où il
s’est trouué, & le continuë en la presente occasion, ayant refusé de venir
seruir contre le Parlement & la ville de Paris, à laquelle il a enuoyé offrir
ses seruices & celuy de ses troupes, laquelle offre a esté receuë par cette
celebre Compagnie, auec les tesmoignages de gratitude qui sont
deus à vn seruice rendu s’y à propos, dans vne conioncture de la derniere
consequence. Par lequel Arrest ladite Cour a declaré ledit pretendu Arrest
du Conseil ou Declaration, s’y aucune y a contre ledit sieur de Turenne,
nuls & de nul effect ; & ordonné que sans y auoir esgard, il aura tous
passages libres pour entrer auec ses troupes en ce Royaume, pour le seruice
du Roy, deffense de la Cour, de cette Ville & du Public, auec inionction
à tous Officiers & Sujects du Roy de luy obeïr, & deffenses de l’empescher
en quelque sorte & maniere que ce soit. Et encores ordonné, qu’il
demeureroit ioinct aux interests de ladite Cour & de la ville de Paris : &
cependant qu’il sera fait fonds pour fournir & ayder à la subsistance desdites
troupes, & luy permet de prendre les deniers des receptes es lieux où
il passera, iusques à la somme de trois cens mille liures pour la subsistance
d’icelles, dequoy seroit donné aduis à Monsieur le Duc de Longueuille, &
autres qu’il appartiendra.
Et encores ledit iour, la Cour ordonna que les deniers de la vente des
meubles du Cardinal Mazarin, seroient misés mains des desnemez en
l’Arrest, nonobstant toutes les oppositions qui pourroient auoir esté formées
à la deliurance, sauf aux opposans à se pouruoir sur les autres biens
duoit Cardinal.
Ce mesme iour Monsieur le Prince de Conty nostre Generalissime, retourna
voir les trauaux que l’on continuë pour retrancher nostre armée
aux villages de Ville-Iuifue, & autres susdits, où il fut accompagné outre
ses gardes, de plus de six cens Caualiers volontaires, entre lesquels il y
auoit plusieurs personnes de condition, mesmes du Corps des Compagnies
Souueraines, qui tous tesmoignent assez la bonne affection qu’ils
nous portent, non seulement en ordonnant ce qui est necessaire : mais encores
en offrant leurs propres personnes, pour nous deffendre contre nos
ennemis, ce qui doit estre reconneu de tous les bons François.
Le Mardy neufiesme, sur ce qui a esté remonstré à Messieurs de la Cour
de Parlement, par Monsieur le Procureur General du Roy, qu’il auoit eu
aduis que le Cardinal Mazarin abusant de l’authorité de sa Majesté, auoit
fait bailler des Commissions à plusieurs particuliers pour leuer des troupes,
auec pouuoir de tirer en vertu des ordonnances du Mareschal de la