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Mazarinade n° C_1_40_02

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Anonyme [1649], SVITTE ET SECONDE ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouuelles de ce qui s’est passé depuis sa premiere arriuée iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_02.


qui ont tous bien merité & de l’Eglise & du Royaume, par les signalez
seruicez qu’ils ont rendus à tous deux ; tant s’en faut qu’il en ayt voulu
degenerer, qu’il se peut dire en verité qu’il les a surpassez par les œuures
de pieté & doctes Predications qu’il a faites en l’Eglise, & par la generosité
qu’il a témoignée pour le bien du Royaume, ainsi qu’il sera dit cy-apres,
a esté receu Conseiller au Parlement, & y a eu seance en cette qualité.
 
Ledit Seigneur fait leuer, & souldoye à ses despens des gens de guerre,
pour seruir au Roy contre les vsurpateurs de son Estat.
Le 17. quoy qu’il fut Dimanche, la Cour ne laissa de s’assembler pour
resoudre sur ce qui auoit esté proposé les iours precedens, & sur la deputation
enuoyée par le Parlement de Prouence, afin d’estre receu à la ionction
qu’il desiroit auec celuy de Paris, contre les Ennemis de l’Estat.
Le Lundy 18. Monsieur le Duc de Beaufort fut fait Pair de France,
& comme tel eut seance au Parlement ; où les Lettres Circulaires pour
enuoyer aux autres Parlements, Magistrats, Prouinces & Villes du Royaume,
furent publiquement leuës, donnant aduis comme le Cardinal Mazarin,
Ennemy du Royaume, tasche par toutes sortes de moyens, & par
la voye ouuerte des armes, d’opprimer l’authorité du Roy, celle de la
Cour, & la liberté publique, par vne Armée auec laquelle il a fait inuestir
Paris, apres auoir enleué le Roy à deux heures apres minuict : & portant
exhortation d’empescher le pernicieux dessein dudit Cardinal, & prieres
d’aider de viures & de forces cette grande Ville, dont la ruine causeroit
en suitte celle de l’Estat.
La nuict suiuante quantité de Caualiers sortirent par diuerses Portes de
la Ville, pour la seureté des Marchands & apport des viures & munitions
necessaires, lesquelles, graces à Dieu, par ie soin, trauail, & bon ordre
qu’ont apporté Messieurs de la Cour, ont tousiours esté en abondance
suffisante, non seulement pour les Habitans de la Ville & Fauxbourgs,
mais encores pour subuenir amplement à ceux de dehors qui s’y sont refugiez.
Le Mardy 19. nouuelles sont arriuées que le Sieur de Matignon assembloit
la Noblesse de basse Normandie, pour amener à Monsieur de Longueuille
Gouuerneur de la Prouince, pour seruir contre les Ennemis du
Roy & Perturbateurs du repos public.
A esté ce iour donné Arrest, toutes les Chambres assemblées, par lequel
fut ordonné, qu’à la requeste de Monsieur le Procureur General du
Roy, tous les deniers publics qui se trouueroient deubs par tous les Comptables
& Fermiers, en quelque sorte & maniere que ce soit ; tant en la
Ville de Paris que autres Villes, seroient saisis, apportez & mis és coffres
de l’Hostel de Ville, pour en estre ordonné ainsi qu’il appartiendroit, auec
defenses à tous lesdits Comptables, Fermiers, & autres redeuables, de
rien payer que par ordre de ladite Cour.
Ce iour Monsieur le Duc d’Elbœuf estant sorty auec de la Caualerie
pour aller du costé de la Prouince de Brie, deffit des Troupes Mazarines