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Mazarinade n° C_1_40_07

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Anonyme [1649], SVITTE ET SEPTIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa sixiesme arriuée iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_07.


Conuoy est le plus notable de tous ceux qui y sont arriuez depuis qu’elle
est bloquée ; dont on a vne particuliere obligation à Messieurs nos
Generaux & autres Seigneurs, qui tous ont contribué d leurs propres
personnes pour ce bon effet. Pendant cette sortie ont esté pris prisonniers
plusieurs ennemis, au nombre de plus de 50. qui alloient à la picorée
auec cent de leurs cheuaux, outre leurs Officiers, & entre autres le
Sieur Batilly leur Mareschal de Camp.
 
Le mesme iour 24. le Roy, la Reyne Regente, Monsieur le Duc d’Orleans,
Madame & Monsieur le Prince de Condé, enuoyerent les Duc
Dam-Ville, Commandeur de Souuray, Cheualier de Grammont, Baron
du Fretoy, & le Sieur Flamarin, consoler la Reyne d’Angleterre de
l’attentat & regicide commis en la personne du Roy de la Grand’Bretagne
son mary.
Le Ieudy 25. la Cour nomma des Commissaires pour instruire le Procez
des nommez, la Raillere & l’Aunay-graué, arrestez Prisonniers pour
les raisons dont i’ay fait mention en ma deuxiesme Arriuée.
L’on a procedé cette Semaine à la vente des meubles du Cardinal Mazarin,
suiuant les Arrests de la Cour qui ont esté donnez contre luy.
Le Vendredy 26. il y a eu nouuelles de Brie-Comte-Robert, que le
Comte de Grancey auec les troupes ennemies auoit assiegé ladite Ville,
& qu’aux approches d’icelle, celuy qui commandoit dans la place, a
monstré qu’il sçauoit bien se deffendre ; Car ayant fait tirer quelques
volées du Canon qu’il y auoit, & fait faire descharge à ses soldats, a
causé aux assiegeans vne notable perte de leurs gens qui y ont esté tuez
en cette premiere attaque. Mais ledit Gouuerneur voyant que l’Artillerie
de nos ennemis auoit fait bresche suffisante, & sçachant qu’il nous
estoit impossible de le secourir, à cause de plusieurs défilez par lesquels
il falloit le necessité passer auant que d’y arriuer ; & que le Mareschal du
Plessis Praslin, qui commandoit vn gros des troupes Mazarines, auoit
choisi les postes les plus auantageux sur le passage que nos gens ne pouuoient
esuiter de tenir ; apres auoir sait pour la deffense de cette place
tout ce qu’vn homme de cœur peut faira, a encores obligé le Chef des
assiegeans de luy accorder vne honorable composition, de sortir auec
armes & bagage, ce qui toutefois n’a pas esté executé, puisque les assiegeans,
qui sont profession de n’auoir point de foy non plus que de Dieu,
n’ont pas laissé, contre le droict des gens, de violenter nos soldats, en
ayant tué quelques-vns & despoüillé les autres ; Cruauté qu’à peine les
Turcs & barbares pratiquent contre leurs ennemis : Le seul souuenir de
mille hommes des meilleurs de leur milice qu’ils ont perdu à ce siege,
les ayant prouoquez à cette rage.
Commission & argent ont esté deliurez à vn Colonnel Suisse, pour
leuer vn Regiment d’Infanterie des gens de sa nation, lesquels sont à
present à Paris, & dont la plus grande partie est de ceux, qui se ressouuenans