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Mazarinade n° C_1_40_07

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Anonyme [1649], SVITTE ET SEPTIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa sixiesme arriuée iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_07.


de l’intention qu’ils ont euë en quittant leur païs natal, de venir
porter lesarmes pour l’agrandissement de ce Royaume, ont abandonné
le party de ceux qui en procurent la ruine.
 
Le Samedy 27. Messieurs les Deputez estans de retour de S. Germain
en Laye, sont venus au Parlement, où toutes les Chambres estans assemblées,
& Messieurs nos Generaux presens, fut fait recit de leur deputation,
ensemble de la response de la Reyne, qui tesmoignoit par icelle
qu’elle desiroit vn bon accommodement, que pour y paruenir sa Majesté
souhaittoit que Deputez fussent nommez auec plein pouuoir, afin
de conferer & aduiser à ce qui est necessaire pour le bien de la Paix generale,
& au soulagement des Peuples, & qu’elle promettoit laisser les passages
libres pour les viures qui sont necessaires pour Paris. La deliberation
sur cette response fut remise à l’apresdinée du mesme iour, & encore remise
au lendemain Dimanche vingt-huictiesme, à cause de l’absence de
Messieurs nos Generaux, qui ne peurent s’y trouuer, pour quelque notable
empeschement qui leur estoit suruenu.
Le Dimanche 28. & dernier Feurier il y eut Assemblée du Parlement,
où il fut deliberé sur ladite response de la Reyne, que la Conference seroit
tenuë en lieu seur : Deputez nommez, auec plein pouuoir des
Cours Souueraines, & de la Ville, pour paruenir à l’accommodement
proposé, dont la Reyne seroit aduertie, ce qu’ayant esté fait, &
sa Majesté ayant desiré de voir ledit arresté, Messieurs les Gens du Roy
sont partis pour S. Germain le Mardy deuxiesme Mars, pour satisfaire
à sa volonté, & la prier vouloir permettre la liberté des passages pour
faire venir des viures à Paris, ainsi qu’elle a promis.
Le Cardinal Mazarin voyant que ses forces estoiënt trop foibles pour
reduire la Ville de Paris à sa discretion, & que tant que l’Vnion, la concorde,
& la bonne intelligence se maintiendroient dans icelle, & particulierement
entre Messieurs du Parlement, autres principaux Magistrats,
& le peuple, il luy seroit impossible d’executer ses pernicieux
desseins ; s’est efforcé par l’entremise de quelques gens factieux, qu’il a
gagez exprez, de rompre cette Vnion, & porter le peuple à vn sousleuement
contre ses Protecteurs : mais le soin que les bons & vrays
François ont apporté pour empescher tels desordres, a estouffé ce monstre
de diuision dés sa naissance, empesché l’effet que nostre ennemy en
attendoit, & chacun retenu en son deuoir, a conserué l’intelligence parfaite
qui estoit auparauant. Et tout l’aduantage qu’en pourra tirer cét
ennemy (si ses espions luy sont fidelles) sera de sçauoir l’ardeur, le courage
& le desir que tous nos Citoyens ont de se garantir de ses surprises,
& la confusion qu’il doit auoir que ses fourbes sont inutiles contre les
François.
Le Lundy premier iour de Mars l’on a eu nouuelles de Roüen, que
l’Armée de Monsieur le Duc de Longueville, composee de douze cens