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Mazarinade n° C_1_40_06

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Anonyme [1649], SVITTE ET SIXIEME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouuelles de ce qui s’est passé depuis sa cinquiéme arriuée iusques à present. , français, latinRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_06.


pour eu faire la verification & reconnoissance, & ordonnerent
que celuy qui en auoit esté trouué saisi, demeureroit en arrest.
 
Le mesme iour la Cour donna Arrest pour les Taxes faites pour la Subsistance
par mois pour les soldats, qui seroit payée par tous les ordres des
habitans de la Ville & Faux bourgs de Paris.
Monsieur le Duc d’Elbeuf, & Messieurs ses enfans reuenans de Charenton,
ayans esté attaquez par grand nombre des ennemis de la garnison du
chasteau de Vincẽnes quoy qu’ils fussent accompagnez de peu de gens, ne
laisserent de faire teste à ces picoreurs, en sorte qu’ayans tué sur la place
leur conducteur auec plusieurs de sa suitte, ils contraiguirent le reste à se
retirer en desordre dans leur garnison.
Le Mercredy I7. quelques troupes Mazarines ayans esté dans Charenton,
à dessein de surprendre quelque infanterie que nous auons mis en
garnison, & de ruiner encore vne fois le pour que Monsieur le Duc d’Elbeuf
a fait restablir, trouuerent telle resistance aux retranchemens dudit
pont, qu’ils se rerirerent aussi promptement qu’ils y estoient venus, ayans
pour marque de leur hostilité mis le feu dans deux maisons, sans autre aduantage :
Et de là allerent à Montreüil, duquel lieu ils auoient tiré depuis
quelque temps assistance de ce qui leur estoit necessaire, où voyans que les
pauuers habïtans ne pouuoient plus subuenir à cette contribution, pillerent
& ruinerent entierement ce Bourg.
Le Ieudy 18. l’on a eu ãduis de Rouën, que Monsieur le Duc de Longue
ville a refusé l’espée de Connestable, & autres offres qui luy estoient faites
de la part du Cardinal Mazarin, à dessein de l’attirer à son party, qui en cela
a reconneu tres-mal la generosité de ce Prince, qui n’est pas de ces ames
mercenaires qui se laissent facilement surprendre & corrompre par quelque
marque exterieure d’vne vaine grandeur promise.
Le mesme iour furent leuës en l’Assemblée du Parlement, d’autres lettres
interceptées, que le sieur Cohon Euesque de Dol, oscriuoit au Cardinal
Mazarin, de ce qui se passoit à Paris, trahissant laschement par ce moyen
sa Patrie pour cõplaire à vn estranger, ennemy capital de la France ; Sur lesquelles
ayant esté deliberé, fut ordẽné que l’on feroit obseruer les actions
dudit Euesque, & que gardes luy seroient baillées, cõme aussi à l’Euesque
d’Alre, pour empescher la cõtinuation de leurs mauuais desseins ; & encores
que le sieur de Laune Conseiller au Chastelet de Paris, aussi de leur faction,
seroit arresté : suiuant laquelle Ordonnance Messieurs les Commissaires
se transporterent chez ledit Euesque de Dol, pour l’interroger sur ses
intelligences auec l’ennemy : mais il ne voulut respondre, alleguant que les
Inges laîcs n’auoient aucune iurisdiction sur vn Euesque, & que se reconnoissant
tel, il ne deuoit répondre qu’au Pape, ou à ses deleguez : Lesquelles
pretenduës raisons, furent doctement refutées par vn de mesdits sieurs les
Commissaires, faisant voir audit Euesque la qualité & importance du fait,
qui dispensoit de recourir au Pape, puisque c’estoit pour tirer la verité des
desseins dudit Euesque que le reuoy qu’il demãdoit, dérogeoit grãdemẽt
à la Souueraineté & au pouuoir du Roy, qui de tout temps a eu iurisdictiõ
sur les Euesque de son Royaume, & particulieremet en cas Royal cõme en
ce rencõtre, où il s’agit de punir les fauteurs des diuisiõs qui vont à la ruine