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Mazarinade n° B_17_32

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Anonyme [1652 [?]], TROISIESME PARTIE DV POLITIQVE VNIVERSEL, OV BRIEVE ET ABSOLVE DECISION, de toutes les questions d’Estat les plus importantes. SCAVOIR EST, XIII. S’il est permis au Ministre d’Estat de faire tout ce qui luy plaist. XIV. Si l’on doit souffrir qu’vn Ministre d’Estat impose tous les iours de nouueaux subsides. XV. Si le Roy doit écouter les plaintes que les peuples luy veulent faire contre son Ministere pour leur faire iustice. XVI. Si l’on ne doit pas faire rendre aux Fauoris & à tous leurs Partizans, tout ce qu’ils ont volé au peuple. XVII. Si l’on doit punir exemplairement vn Ministre d’Estat, quand il la merité. , françaisRéférence RIM : M0_2818. Cote locale : B_17_32.


Souuerain ne pourroit pas faire sans iniustice.
 
Henry le Grand, & le plus grand Roy que
nous ayons iamais eu en France, ayant appris
par la bouche de Monsieur de Horle son premier
President, que ce nouuel Edict qu’il vouloit
faire passer dans son Parlement ne pouuoit
passer qu’en employant sa puissance, dit fort
bien qu’il ne se vouloit pas seruir d’vne authorité
tyrannique. Et Mazarin, cette prodigieuse
sangsuë publique nous enleuera le Roy, nous
rongera iusques aux os, nous accablera de guerres
estrangeres & domestiques, chassera les
Princes du Sang de leur maison, & fera outre
cela ce que le plus grand & le plus puissant de
tous nos Roys n’ozeroit entreprendre, & nous
le souffrirons sans ozer dire mot, auec vne lascheté
incroyable ? Quoy parmy la plus genereuse
nation de l’Vniuers ? Quoy, parmy ce nombre
infiny de Cesars & d’Achiles dont la France est
toute remplie, il ne s’y trouuera pas vn cœur de
Vitry, pour le traiter en Mareschal d’Ancre ?
N’aurons-nous de la generosité vne fois en nostre
vie que par caprice ou que par boutade ? est-ce
que celuy-cy est plus à craindre que celuy-là ?
ou biẽ est-ce que nous sommes plus lasches que
nos ancestres ? Ce mille milions de combatans
qui faisoient il n’y a pas encor trois iours la loy
à toutes les puissances de l’Europe, tendront