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Mazarinade n° D_1_6

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Baltasard, Christophle [1645], TRAITTÉ DES VSVRPATIONS DES ROYS D’ESPAGNE, SVR LA COVRONNE DE FRANCE, Depuis le Regne de Charles huictiesme. ENSEMBLE VN DISCOVRS SVR LE COMMENCEMENT, progrez, declin, & démembrement de la Monarchie Françoise, droicts, & pretentions des Roys Tres-Chrestiens sur l’Empire. AVGMENTÉ D’VN SOMMAIRE DES DROICTS de ceste Couronne, sur les Comtez de Bourgongne, Cambray, Haynault, de Genes & Luxembourg. ET LES VICTOIRES ET CONQVESTES DES ROYS LOVIS XIII. dit le IVSTE, & de LOVIS XIV. dit DIEV-DONNÉ, sur les Espagnols, & les Austrichiens, en Italie, Alsace, Flandres, Luxembourg, & Comté de Bourgongne, Catalogne & Roussillon. Par C. BALTASARD. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_6.


le Roy enuoya quelques trouppes pour occuper ses aduenuës.
 
La Guyenne surprise d’estonnement, par la reduction de S. Iean, ne pense
plus qu’à rechercher son repos dans l’obeïssance, le Roy y estant entré,
la pluspart des places qui tenoient le party rebelle enuoyent protester de
leur fidelité à sa Majesté : Il n’y eut que Clerac qui voulut sentir la peine
deuë à sa rebellion : le Roy s’y achemine auec son armee, l’assiege, la force,
la prend, & fait punir de mort ceux qui auoient porté cette place à la desobeïssance.
Restoit Montauban, qui alloit receuoir pareil chastiment, sans
la saison voisine de l’Hyuer, & les maladies : Mais Monheur en ressentit
le contre-coup. Le Roy l’enuoya assieger, la prit, & obligea les rebelles de
luy venir demander pardon, la corde au col, & voir la place rasee. Tonneins
qui s’estoit fortifiee de nouuelles fortifications, & de gens de guerre ; fut
aussi assiegee par le Duc d’Elbeuf, qui la mit à raison.
L’an 1622. le Roy fit le voyage de Nantes, sur l’aduis que monsieur de
Soubise, auec quelques forces de la Rochelle, s’estoit jetté en quelques Isles
du bas Poictou, pour de là courir & piller la Prouince. Sa Majesté prit
la resolution de le chasser de là, comme elle fit, & le contraignit de s’enfuir
à la Rochelle, laissant la pluspart de son armee à la misericorde des soldats,
qui en tuërent bon nombre, le reste fut enuoyé aux galeres.
Sa Majesté passe de Poictou en Xaintonge, reprend par force Royan ;
entre en Guyenne, reçoit Saincte Foy, chastie la perfidie de ceux de Negrepelisse,
assiege & prend Sainct Antonin ; de là elle s’achemine au bas
Languedoc, se fait rendre Maxiliargue, Sommieres, Lunel, passe à Montpellier,
y met le siege, & contraint le Duc de Rohan, & tout le party rebelle
à luy demander la paix, que sa Majesté leur donne.
Mais ce qui restoit pour combler la gloire du Roy, & le rendre absolu en
son Royaume, estoit la Rochelle, qui chercha, & trouua sa ruine en cherchant
celle de sa liberté : Car sa Majesté ayant chassé les Anglois qui s’estoient
emparez de l’Isle de Ré, apres en auoir deffait la pluspart ; fait bloquer
ceste forter esse, azile des rebelles de son Royaume, par vne quãtité de
sorts & d’vne Digue admirable au milieu du grand canal, qu’il rendit inutiles
les deux flottes Angloises, venans à son secours, & mit la Rochelle en
tel estat, que la famine plus que canine les obligea d’implorer la clemence
du Roy, en luy apportant les clefs de leur ville : gloire grande à sa Majesté
d’auoir ainsi ruiné le bouleuard d’vn puissant party formé dans son Estat,
que n’auoient iamais peu faire les Roys, ses predecesseurs. Cela la rendit
tellement redoutable aux ennemis de sa Couronne, & de ses alliez, que du
depuis ils n’eurent pas l’asseurance d’attendre les efforts de son bras victorieux,
lors qu’apres la prise de la Rochelle elle se porta en personne contre