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Mazarinade n° D_1_6

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Baltasard, Christophle [1645], TRAITTÉ DES VSVRPATIONS DES ROYS D’ESPAGNE, SVR LA COVRONNE DE FRANCE, Depuis le Regne de Charles huictiesme. ENSEMBLE VN DISCOVRS SVR LE COMMENCEMENT, progrez, declin, & démembrement de la Monarchie Françoise, droicts, & pretentions des Roys Tres-Chrestiens sur l’Empire. AVGMENTÉ D’VN SOMMAIRE DES DROICTS de ceste Couronne, sur les Comtez de Bourgongne, Cambray, Haynault, de Genes & Luxembourg. ET LES VICTOIRES ET CONQVESTES DES ROYS LOVIS XIII. dit le IVSTE, & de LOVIS XIV. dit DIEV-DONNÉ, sur les Espagnols, & les Austrichiens, en Italie, Alsace, Flandres, Luxembourg, & Comté de Bourgongne, Catalogne & Roussillon. Par C. BALTASARD. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_6.


apprests, mourut, & laissa François Comte d’Angoulesme, heritier de sa
Couronne, & de ses desseins. Ce ieune Roy prit qualité de Duc de Milan,
comme hereditaire à la maison d’Orleans, dont il estoit issu, & ayant passé
les Monts auec vne puissante armée, dessit les Suisses, que le Cardinal
de Sion, ennemy iuré de cet Estat, auoit distraits de nostre party, & en suitte
prit Milan, & contraignit Maximilian S force de renoncer à ses droicts,
à la charge de luy donner en France entretien de Prince : ce qui fut pleinement
executé. François son frere se retira vers l’Empereur Maximilian,
& luy fit tant de promesses, qu’il prit les armes en sa faueur, encore
qu’il eust inuesty Louis XII. & receu cent mil escus, comme nous auons
dit. Ainsi l’armée Imperiale vint assieger Milan, où commandoit pour le
Roy Charles de Bourbon, Connestable de France : mais la braue resistance
que les François firent durant ce siege, & la prudence de leur Chef à
descouurir les trahisons qui se brassoient au dedans, fit retirer l’Empereur
auec grande perte de son armee & de sa reputation, pour auoir entrepris
cette guerre contre sa foy, & contre le deuoir mutuel, auquel le Seigneur
souuerain est obligé enuers son vassal lige.
 
L’empereur Maximilian estant mort, Charles d’Autriche, son successeur,
réueilla cette vieille querelle, souz couleur de restablir François
Sforce, iniustement spolié mais en effect, pour se faire voye par la conqueste
de ce bel Estat à la conqueste de toute l’Italie. Ce fut lors que Charles
de Bourbon, pour quelques legers mescontentemens qu’il auoit receus de
François Premier, se retira vers l’Empereur, lequel pour l’obliger plus
estroittement, & le rendre irreconciliable auec son Prince, luy donna la
charge de son armee qui marchoit au siege de Milan. Le sieur de Lautrec,
qui y commandoit pour le Roy, ayant rencontré les ennemis à la Bicoque,
perdit la bataille, & en suitte, toutes les places qu’il tenoit au Milanois,
quelque effort que peust faire l’Admiral Bonniuet, enuoyé par le Roy, sur
ses intelligences qu’il auoit encore dans Milan. Ce qui obligea François
Premier à faire vn second voyage en Italie, où les François esclairez des
yeux de leur Prince, se porterent si courageusement, qu’à la veuë de l’armée
Imperiale, conduite par le Duc de Bourbon, & le Marquis de Pesquaire,
ils entrerent victorieux dans Milan ; & de là allerent assieger Pauie,
ville forte d’assiette, & lors munie de toutes choses necessaires pour la
guerre. Durant ce siege, le Roy fit vne faute notable, qui causa la ruine de
ses affaires : car il enuoye au Royaume de Naples le Duc d’Albanie, auec
quatre mil lances, & six mil hommes de pied. Ce qui affoiblit tellement
son armee, que comme il vouloit retrancher toutes commoditez aux assiegez,
& empescher l’entree d’vn notable secours que le Duc de Bourbon