[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_8_21

Image de la page

Brousse, Jacques [?] / Questier, Mathurin [faux] [1649], LE REVERS DV MAVVAIS TEMPS PASSÉ ET LA LIBRE ENTRÉE DE LA PAIX. DEDIÉ A SES ADORATEVRS. Par Me M. QVESTIER, dit FORT-LYS, Parisien. , françaisRéférence RIM : M0_3545. Cote locale : A_8_21.


friuolles. Les combattans se trouuent honnorez quand on leur dit
qu’ils sont genereux. Chers amis excusez moy, puis que ie sçay
la plus grande partie du mestier de la guerre ; & que vous n’ignorez
point que suiuant le sanguinaire Mars : il vous est possible d’approcher
de celle qui sçait fort bien allentir ses feux, & briser ses armures ;
Ce n’est pas que ie veuille vous contraindre d’estre de nostre
party, en secoüant le ioug de l’obeyssance que vous deuez à
nostre Monarque ; mais comme tous differends ne se terminent
iamais qu’il n’y ayt vne honorable fin ; ie dis que la douceur l’emporte
sur vos courages. Ce n’est pas peu d’estre animez, pour
deffendre son droit ; il faut de plus sçauoit, comment & en quelle
sorte. Ce n’est pas estre Soldat que de porter les armes ; mais c’est
se rendre Capitaine de les sçauoir bien manier pour se deffendre.
Il en est ainsi, genereuse Noblesse Françoise, que lors que l’on vous
pense mespriser, c’est alors que vous faites mieux vostre deuoir sans
crainte de respandre vostre sang, quand il est question du seruice
du Roy & de la Patrie. Que pourray ie dire de vous autres, sinon
que vous estes les aymez de Castor & Pollux, Caualliers aussi discrets
que les armes reluysantes qu’ils portoient pour leur deffence,
& contre leurs ennemis. Ce seroit peu de dire que vous estes le
premier nerf de la main de nostre Monarque, & que vous pouuez
beaucoup en toutes les affaires qui concernent vne indissoluble
Paix ; mais mal-heur pour vous ; c’est qu’il y a parmy nous vne
grande quantité de traistres, qui ne laissent pas en nous affoiblissans
de vous donner le dernier coup de lancettes, afin de nous rendre
auec vous du tout inutilles.
 
Faites mieux si vous me croyez ; representez à nostre Roy, que
vostre sang & le nostre n’est qu’vn mesme sang, & que comme vous
estes François, nous sommes Parisiens ; Que plusieurs d’entre vous
ont leurs femmes, & enfans, voire mesme leurs Maistresses enfermez
dans cette fameuse Ville ; Dittes luy que vos armes sont tres-bonnes
pour tuer & massacrer des Turcs & non pas des Chrestiens ;
Que vos mains n’ont point accoustumé de se lauer dans le
sang que vous cognoissez ; Que voicy le temps que vous deuez
cueillir des palmes dans l’Idumée, en vangeant l’affront que l’on y
fait au sacré Nom de Iesus ; Et que vous estes tout prest de tẽter toutes
les aduantures qui se pourront rencontrer dans le monde, pourueu
qu’il donne la Paix à son Peuple chery ; Sans doute vous gagnerez