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Mazarinade n° A_8_21

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Brousse, Jacques [?] / Questier, Mathurin [faux] [1649], LE REVERS DV MAVVAIS TEMPS PASSÉ ET LA LIBRE ENTRÉE DE LA PAIX. DEDIÉ A SES ADORATEVRS. Par Me M. QVESTIER, dit FORT-LYS, Parisien. , françaisRéférence RIM : M0_3545. Cote locale : A_8_21.


leurs ennemis. C’est donc à vous, ô Anges & Ministres de Dieu
que ces trois humbles sœurs s’addressent, ils ne regneront iamais
sans vous : Et leur importe fort peu les loüanges, & les auantages
que l’on leur donne sans qu’au prealable vous n’en soyez
consentent, estimant mieux se voir gouuerner par vos prudences ;
que de se laisser manier par des esprits brutaux. Puisque c’est dans
la Paix qu’elles agissent, procurez là enuers celuy que vous seruez
auec tant de ferueur & de deuotion. Que vos bouches ne soient
point muettes pour fleschir vn Dieu courroucé contre nous, &
tascher de remettre ces trois sœurs en grace. Que vos cœurs soyent
touchez d’amour, & eschauffez de charité, pour briser les flesches
d’vn Dieu courroucé contre son Peuple. Que vos pensées ne soyent
autres que de le prier de nous enuoyer bien tost la Paix ; Que toutes
vos veilles ne tendent qu’à chasser & destourner loing de nous
la guerre, qui cause que vos Eglises, & vos Autels sont si souuent
polluës & prophanées. C’est estre Sainct que de faire tels miracles ?
Ainsi serez-vous estimez tels si vous nous procurez quelque
bien enuers le Dieu de Paix & de concorde. Il ne tient qu’à
vous que nous ne soyons tous rauis de voir vn changement si admirable,
puis que vos prieres peuuent changer le glaiue en oliuier,
& le sang en laict. Que vous serez glorieux si l’on dit de
vous ; Ils ont ieusné, ils ont veillé, ils ont prié incessamment
pour fleschir ce grand Dieu qui estoit irrité contre nous ; leur sincerité
est la seule cause de nostre bien ; leur deuotion a formé & façonné
la baze de nostre felicité, & leur Charité a tellement eschauffé
les cœurs de nos ennemis, qu’ils ont esté contraints de laisser
tomber les armes desquelles ils nous vouloient frapper ; N’est ce
pas-là assez dequoy vous loüanger ? Ne vous tiendra-t’on pas pour
bien heureux si vous nous moyennez la Paix auec Dieu & les
hommes ? Qui sera celuy qui ne vous honorera & respectera pour
vn tel bien fait ? Y a-il quelque demon dans l’enfer qui vous puisse
destourner d’vne si saincte action. Non, non Messieurs, vos prieres
sont assez feruentes, pour abattre les cœurs qui ne respirent que
l’air de nostre sang ; Vos sainctetez sont assez fortes pour destruire
nos plus cruels ennemis ; Et vos vertus ont le pouuoir de nous ramener
la Paix. Poursuiuez-donc & ne vous lassez pas de la demander
à celuy qui seul nous la peut donner. Ainsi vous serez Saincts
& ferez de merueilleux miracles dont la vertu s’estendra parmy