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Mazarinade n° A_8_21

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Brousse, Jacques [?] / Questier, Mathurin [faux] [1649], LE REVERS DV MAVVAIS TEMPS PASSÉ ET LA LIBRE ENTRÉE DE LA PAIX. DEDIÉ A SES ADORATEVRS. Par Me M. QVESTIER, dit FORT-LYS, Parisien. , françaisRéférence RIM : M0_3545. Cote locale : A_8_21.


fasché contre ces desolez Habitans, à cause qu’ils ont laissé enleuer
celuy sur qui il verse incessamment ses faueurs ; Il ne leur a point depuis
voulu monstrer son serain & radieux visage ; Il n’a cessé de
pleurer & lamenter ; versant continuellement des larmes pluuialles,
& des cris Aquiloniens qui sembloient de leurs gemissemens escrouller
ce Chef d’œuure de l’Vniuers. Que si l’on a veu quelques
beaux iours, ce n’a esté que pour voir des afflictions & des infortunes :
Il semble que tout soit bandé contre l’innocence d’vn Peuple
qui ne sçauroit viure sans auoir prés de luy son legitime Seigneur &
Roy ; A-t’on iamais veu la Seine courroucée contre ses chers Nourrissons
de la façon qu’elle l’a esté cette année ; L’Air n’a-t’il pas puis
apres contribué à sa colere, & auons-nous depuis huict ou dix ans
senty vn si rude, si long, & si aspre froid ? Quoy : les neiges n’ont-elles
pas esté plus que suffisantes pour en fournir assez plantureusement
trois Hyuers ? Et n’est-il pas croyable que le Ciel fait cela
pour se vanger de nos pechez ? Ouy, certes, puisque tout semble s’émouuoir
de soy mesme ; & que la tyrannie & ambition d’vn Estranger
est la principale cause de tous ces mal-heurs. Mais, courage, si
l’on nous a dérobé nostre aymable LOVIS pendant l’obscurité
de la nuict ; nous deuons esperer que l’on nous le r’amenera en plein
iour : Et comme ce fut par vn tres-fascheux & mauuais temps ; nous
l’admirerons & adorerons dans vne belle & agreable temperature
d’air. Courage, encore vne fois, chers Compatriots ; Voicy, voicy,
nostre Monarque qui vient chasser & dissiper l’abondance de nos
ennuis. Le voicy, cét Hercule, qui doit dompter les testes renaissantes
de cét Hydre pestilent, qui infecte la meilleure partie de nostre
France. Venez, ô grand Roy, puisque vous nous auez esté donné
du Ciel ; Venez, diuin Enfant, soulager vostre Peuple affligé ; Venez
auec ceux qui vous ayment & cherissent parfaictement. Ne
vous amusez plus parmy les froids deserts d’vn Sainct Germain en
Laye ; il y fait en Esté passablement beau ; mais vostre Paris est
agreable en toutes les saisons de l’année. N’y a-il pas assez long-temps
que vous y estes ? Ie veux bien que vous y alliez & veniez
quand beau & bon vous semblera ; mais au moins, faites comme le
flambeau du iour, abandonnez-le pour quelque moment, & venez
nous échauffer de vos delicats rayons, puisque vous estes nostre
vnique & seul Soleil. Vn chacun vous attend & vous desire ; ne
nous trompez pas, vous serez esbahy d’entendre nos concerts de