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Mazarinade n° A_7_46

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Brousse, Jacques [?] [1649], LE THEOLOGIEN POLITIQVE, Piece curieuse sur les affaires du Temps, pour la defense des bons François. , françaisRéférence RIM : M0_3772. Cote locale : A_7_46.


qui est honneste & vilain, & prescrit la regle aux choses iustes &
iniustes, monstrant ce que la nature bien reglée commande,
pour viure en paix & en ciuile societé, & faisant voir ce qu’elle
deffend. Et il est tres-certain que si le vertueux s’adonne au
bien par la bonne semence de la nature & par la sage inclination
qu’il a à le Iustice : le meschant aussi s’y porte malgré luy par
la crainte des Loix. Pyndare dit que la Loy est Reyne des mortels
& des immortels, & que cela ne soit Dieu qui est le Souuerain
Prince du Monde & le Roy des Roys, quand il a donné ses
Loix à son peuple ne s’est-il pas en quelque façon soumis à icelles,
puis qu’il luy promet de demeurer son Dieu, de le garantir
contre ses ennemis, de l’instruire, de le benir, de le conduire
& de le nourrir, pourueu qu’il obserue ses commandemens :
& lors qu’il a fait alliance auec son Peuple ne s’est-il
pas engagé par serment à la tenir inuiolablement. Nous lisons
au Deuteronome, le Commandement que Dieu fit au
Peuple. Tu establiras, dit-il, sur toy pour Roy vn d’entre tes frères,
& ne pourras establir sur toy vn homme Estranger. Et puis
il commande au Roy, de ne faire point trop grand amas de cheuaux,
de ne prendre point aussi plufieurs femmes, afin que son cœur
ne se destourne point, & qu’il ne s’amassera point beaucoup d’argent
ny beaucoup d’or. Il luy ordonne aussi, d’escrire cette Loy
en vn Liure, le prenant des mains des Sacrificateurs, & il luy
commande de lire en iceluy tous les iours de sa vie, & à prendre
garde à toutes les paroles de cette Loy & à ces Statuts, pour les
faire, afin que l’on cœur ne s’esleue point pardessus ses freres, &
qu’il ne se destourne de ce Commindement ny à droite ny à gauche,
& moyennant cela il luy promet, d’alonger ses iours en son
Regne & à ses enfans au milieu d’Israel. Ainsi suiuant cette Loy,
la chose se pratiquoit, entre Dieu, le Roy & le peuple ; Dieu
tesmoignoit par la bouche du Sacrificateur qu’il reconnoissoit
les Israëlites pour son peuple, le Roy promettoit de regner selon
Dieu, & le peuple suiuant cela de luy obeyr : comme cela
fut pratiqué au couronnement de Ioas & autres Roys. Et lors
que les Roys par le desreglement de leurs passions, par les alechemens
des femines, ou par le mauuais conseil de leurs fauoris,
mespriserent ces Loix & s’escarterent de cette droite voye,
Dieu leur enuoya mille sorte de maledictions & les liura plusieurs