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Mazarinade n° A_3_57

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Catalan [signé] [1649], L’ADIEV DV SIEVR CATALAN, ENVOYÉ DE S. GERMAIN AV SIEVR DE LA RAILLERE DANS LA BASTILLE. , françaisRéférence RIM : M0_43. Cote locale : A_3_57.


six millions comptans. Quels honneurs, & qu’elles
caresses ne receuions-nous pas de ce grand Cardinal ?
n’employ oit-il pas toute la souplesse, & toutes les
grimaces de son pays pour nous exprimer sa ioye, &
le bon gré qu’il nous en sçauoit. Peu s’en faloit que
dans le premier transport il ne nous permit de toucher,
& remuer ses glands. Car sans s’informer de la
façon dont nous auions proietté de leuer cet argent,
il s’en alloit trouuer la Reyne, qui se reposant sur les
soins du premier Ministre, se reiouyssoit de la calamité
de ses sujets, il est vray que c’estoit innocemment,
qu’elle n’a iamais consenty à pas vne de nos
propositions, que par aduis de son conseil, tant de
conscience, que d’estat. Helas ! mon cher Confrere,
que ce temps-là est bien changé, qu’il s’en faut que
nous ne soyons aux termes ou nous nous sommes
veus ; car à vous en parler auec franchise, nous commençons
à desesperer de nostre restablissement : iusqu’icy
le bon-heur, & la vaillance de Monsieur le
Prince nous auoit asseurez, mais nous voyons bien
que le ciel s’oppose à la violence de nos desseins, puisque
le nombre infini d’hommes qui sont à Paris nous
empesche de le forcer, & que ce mesme nombre que
nous croyons deuoir estre reduit à la faim dans trois
ou quatre marchez, fait encore bonne chere. Nous
auions de la peine à nous le persuader, il se trouuoit
icy des complaisans qui disoient que chaque morceau
de pain y valoit vn louys d’or ; mais enfin la Reyne
mesme qui n’est pas fort accoustumée d’entendre des