[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_3_69

Image de la page

D. VV. [?] [1649 [?]], LE HERAVLT FRANCOIS. OV Le Paranymphe de Monsieur le Mareschal de la Mothe-Houdancour, Duc de Cardone, &c. Publiant les Batailles qu’il a données en Italie & Catalogne, auec les memorables actions de sa vie. SECONDE PARTIE. , françaisRéférence RIM : M0_1624. Cote locale : A_3_69.


son Armée, qu’il en mourut quatre iours apres dans Terragone.
 
Cette campagne auoit eu des euenemens glorieux, elle eut vne
fin de mesme nature par le secours d’Almenas, qui fut important : Le
Duc de Toralte & Dom Vincent de la Mare ayans formé vn nouueau
corps d’Armée du debris de celles du Duc de Nocere & du
Marquis de Leganez, surprirent cette place située aux frontieres
d’Arragon, & firent batre de quatre canons le Chasteau, dans lequel
le Gouuerneur Catalan s’estoit retiré, esperant de le forcer, auant que
l’Armée Françoise fust en estat de le secourir ; Mais ce Vice Roy
ayant fait vne diligence incroyable pour empescher que cette place
ne luy fust rauie, Il l’a sauua par vn artifice qui fit voir son experience
au fait de la guerre & son zele au bien de l’Estat. Il commanda tous
les Tambours & toutes les Trompettes de son Armée sous les ordres
du sieur d’Amboise, enuoya ce Mareschal de Camp par la montagne
qui faisoit le plus court chemin d’Almenas, luy ordonna de faire
sonner la charge quand il seroit proche de la Ville, marcha cependant
par le Vallon suiuy de cinq cens cheuaux seulement, força les gardes
laissez dans la Ville, secourut le Chasteau, fit donner aduis au
sieur d’Amboise de se retirer, & força Toralte à leuer le siege. Tous
ces exploits furent ceux de 1641. ceux de la campagne suiuante ne
sont pas moins recommendables.
Le Marquis de la Ynoyosa le voyant éloigné des frontieres d’Arragon,
se seruit du temps de son absence pour assieger Valz auec cinq
mille hommes de pied, douze cens cheuaux & cinq pieces de canon ;
mais ce dessein ne fut point auantageux à la gloire de ce Chef Espagnol :
car ce Capitaine ayant fait vne diligence incroyable pour preuenir
la prise de cette place, ce Marquis fut tant estonné de le voir
qu’il leua le siege, ce qui ne s’estant fait qu’auec precipitation & par
consequent en desordre, il fut contraint de combattre prés de Villelongue,
où il laissa neuf cens Espagnols sur la place, plusieurs prisonniers,
deux canons, & tout son bagage.
Deux mois aprés, cette victoire fut suiuie d’vne autre plus auantageuse,
elle arriua sur ce que le Roy d’Espagne voyant Colioure assiegé,
Perpignan en peril, & le Roy en chemin pour entrer en personne
dans les Espagnes, il se resolut de ietter vne armée considerable
dans le Roussillon, & de la fortifier des meilleures trouppes qu’il
eut. Il fit donc passer à Roses sur des vaisseaux de Dunkerque & de
Dantzic, six mille hommes de pied, auec toutes les munitions necessaires
à vne grande armée, sous les ordres de Dom Ioseph Sem, forma