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Mazarinade n° C_3_9

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Davenne, François [?] [1650], LETTRE PARTICVLIERE DE CACHET envoyée par la REYNE REGENTE A MESSIEVRS DV PARLEMENT. Ensemble vne response à plusieurs choses, couchées en la Lettre envoyée au Mareschal de Turennes, & aux avis donnez aux Flamans. , françaisRéférence RIM : M0_2250. Cote locale : C_3_9.


des ordres particuliers à Thoulouse, comme porte la deliberation
des Capitouls, afin qu’il s delivrent les poudres &
canons que Mazarin demande au nom du Roy, pour faire perir
cette ville-là. Il engage sa parolle au Parlement de Paris, & la
deliberation de celuy de Thoulouse en fait voir l’inconstante
fermeté. Les flots & sa voix se ressemblent parfaictement. La
vague s’efface en sa formation, & sa parolle en se prononçant. Elle
a promis de ne souffrir pas qu’on vexe dauantage Paris, cét Arrest,
escrit sur du sable, sera ferme, iusqu à ce que la premiere
occasion le fera retracter. C’est la coustume de la Cour, & à
moins que de la renouueler on n’en aura iamais que cela.
 
Son Altesse, pour ourdir peut estre la toille de sa perte, consent,
suiuant sa procedure, à faire perir Bourdeaux, avec vn
semblant de le proteger. On a reduit cette Cité, & toute la France
à ne croire plus les Ministres, apres avoir, comme qui jouë
à la paulme, faussé leur parolle tant de fois ; on l’obstine en l’oppressant :
Mazarin veut faire tout pendre s’il a le dessus.
On fait courir le bruit, que cette (ville voyant que les autres
lasches de la France la de laissent) a demandé secours à l’Anglois ;
& que cette Republique, aussi prudente que charitable, a repondeu
qu’elle n’en donnoit pas à des Sujets qui estoient en guerre
contre vn Ministre qui se sert de l’authorité du Roy ; parce que le
Roy se seruiroit vn iour de ces mesmes Sujets reconciliez, pour
en tirer vengeance contre ceux qui leur auroient donné secours.
Mais que si la Prouince se vouloit mettre en Republique, que
leur monde & leur argent estoient à leur seruice. On dit que les
Bourde lois avec prudence, n’ont rien repondu : Mais on doit sçavoir
que si on les presse, & qu’ils voyent qu’ils ne sont pas assez
forts pour resister à Mazarin, qu’ils pourront se declarer plustost
que de tomber entre les mains de ce Demon, & par consequent
de deux evidens maux eviter le pire. Au pis aller, quand ils seront
vaincus, s’estans declarez, il ne leur peut arriver à l’avenir
que ce que le Cardinal leur prepare presentement. Et peut estre
qu’ils auront l’avantage, c’est pourquoy ils se hazarderõt plutost,
sur l’esperance de vaincre en se defendant, que de se laisser sacrifier
comme des victimes, sans chercher toutes les voyes de
salut, en poussant l’affaire iusqu’au bout. Derechef, ie dis qu’on
oppresse trop cette Province, & que ce desolable commencement,