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Mazarinade n° C_3_9

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Davenne, François [?] [1650], LETTRE PARTICVLIERE DE CACHET envoyée par la REYNE REGENTE A MESSIEVRS DV PARLEMENT. Ensemble vne response à plusieurs choses, couchées en la Lettre envoyée au Mareschal de Turennes, & aux avis donnez aux Flamans. , françaisRéférence RIM : M0_2250. Cote locale : C_3_9.


LETTRE PARTICVLIERE DE CACHET,
envoyée par la Reyne Regente à Messieurs
du Parlement.

AVGVSTE SENAT,
La souueraine Verité, du Trosne Majestueux où
elle est assise, apres auoir traversé de mille brillans
ses adversaires, parest encore devant Vous avec son
ordinaire candeur, & comme elle est la Reyne Regente du Ciel & de la
terre, elle vous veut informer de plusieurs choses cachées, lesquelles
sont inscrutables à autre qu’à elle-mesme, pour vous donner
moyen de remedier à plusieurs necessitez présentes, en vous
découvrant certains maux qui peuuent advenir. Et comme si
vous en pretendez cause d’ignorance, Vous ny pouvez apporter
aucun remede, elle vous conjure par tout le droict qu’elle a sur
Vous, de ne negliger pas ses advis, afin que le Verbe Eternel, qui
vous ouvre par mon moyen cette patente, Vous la persuade de
son Esprit, tant afin de prévenir vostre totale ruyne, que pour obvier
au mal-heur inévitable qui vous pend dessus. La verité sçait
son decret, sur toutes les circonstances de la procedure, dont elle
vous doit instruire, & vous l’ignorez, mais elle vous en fera sçavans
lors qu’elle vous aura donné la possession d’vn Roy Maieur,
pour tuer avec la lance de son authorité le Goliath Sicilien.
Voyez vn peu, Senat où vous l’exposez, son sang, ses finances &
ses Provinces, & avouez, si cecy ne vous émeut, le peu d’affection
que vous témoignez à vn Roy mineur, qui deuroit estre eslevé
sous uostre tutelle, & qui vous rend en Iustice responsables de la
dissipation de tous ses biens.
Vous l’abandonnez à vne mere qui s’en sert, afin de couvrir les
attentats d’vn Ministre corrompu, lequel avec ses souplesses, l’a
tient charmée de mille sorts, ie luy demande pardon si ie parle
franchement : pour avoir vne saincte hardiesse, ie ne quitte pas les
bornes d’vn humble respect : de quoy sert la flatterie en disant la