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Mazarinade n° B_13_31

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Du Tillet [signé] [1652], TRES-HVMBLES REMONSTRANCES PAR ESCRIT FAITES ET PRESENTEES AV ROY PAR MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS EN LA VILLE DE SVLLY SVR LOIRE, CONTRE LE RETOVR ET POVR l’esloignement ou la punition du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3841. Cote locale : B_13_31.


fleaux de Dieu les Bourgeois de cette grande Ville.
 
Mais se falloit-il estonner si le Cardinal Mazarin estranger n’auoit
point de bienueillance pour la France, dans laquelle il ne s’estoit arresté
que pour esleuer sa fortune aux despens de vos Sujets, il les a
traittez en Barbares, s’estant imaginé qu’il les auoit conquis, il s’est
seruy de l’industrie des Partisans, qui s’estant rendus tributaires,
gardoient pour vn temps ce qu’ils luy donnoient pour le faire valoir,
& luy rendre compte du principal qui estoit grand, & de l’vsure
qui estoit excessiue. Ainsi Vostre Majesté souffroit vn double larcin
de vostre pauure peuple qui payoit tout, estoit doublement surchargé.
Cét homme instruict par des mauuais François contre la
France, a continué cét infame trafic tant qu’il a esté en credit, ayant
esté interrompu par son absence, la passion des Partisans s’est imaginée
qu’on leur rauissoit ce qu’ils ne pouuoient plus des ober, & les
a portez à se rendre les plus ardans solliciteurs du retour de leur
Protecteur.
La France a souffert ces desordres auec plus d’impatience en vn
Estranger, qui deuoit considerer que cette qualité luy commandoit
la retenuë & la discretion, qui esloignent l’enuie & la haine dont ordinairement
sont accompagnées les puissances arriuées à vne hauteur
demesurée, personne ne pouuant voir qu’auec extrême regret
vn Sicilien se seruir sous vostre nom d’vne puissance absoluë, estant
dépourueu de tout ce qui est necessaire pour bien gouuerner vn
Estat.
Pour faire voir cette verité nous n’alleguerons pas sa naissance
parmy vne nation ennemie de la nostre, & qui nous a fait sentir autresfois
sa fureur & sa trahison par les Vespres Siciliennes.
Mais nous sommes obligez de representer à Vostre Maiesté sa
mauuaise conduite lors qu’il a exercé les voyes de rigueur enuers vos
Subjets de toutes conditions, ayant fait emprisonner les Duc de
Beaufort, Mareschal de la Mothe, President Barillon, & transporté
le denier hors du Royaume où il finit ses iours, arrester & chasser
plusieurs Officiers de vos Cours Souueraines, causé les disgraces de
ceux qui auoient seruy & consolé la Reyne vostre Mere, troublé la
ioye publique d’vne Victoire remportée par vos Armes sur vos ennemis,
enleué par deux fois Vostre Maiesté auec peril de sa personne
sacrée, fait dessein de saccager vostre bonne Ville de Paris remplie
de tant de millions d’innocens, ruiné le commerce, diuerty le fonds
des rentes, desquelles beaucoup de pauures viuent, & qui font la
meilleure partie du bien de plusieurs riches, mescontenté vos Alliez,