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Mazarinade n° B_13_31

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Du Tillet [signé] [1652], TRES-HVMBLES REMONSTRANCES PAR ESCRIT FAITES ET PRESENTEES AV ROY PAR MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS EN LA VILLE DE SVLLY SVR LOIRE, CONTRE LE RETOVR ET POVR l’esloignement ou la punition du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3841. Cote locale : B_13_31.


pas assez de faire perdre les fruicts de leurs genereuses conquestes,
s’il ne destruisoit encore leurs personnes.
 
SIRE, il n’est pas en nostre pouuoir d’exprimer les rares merites,
& les grandes actions de Monsieur le Duc d’Orleans vostre
Oncle ; Nous ne disons pas que les plus importantes princes des places
durant vostre Minorité, ont esté les effects des sages Conseils,
soings, vigilance, courageuses entreprises, veritables affections &
respets pour vostre Personne & le bien de vostre Estat ; Nous ne pouuons
passer sous silence les combats de Monsieur le Prince de Condé,
la terreur de vos armes qu’il a portée sur l’Escaut, sur le Rhin,
sur le Danube & ailleurs. Il semble maintenant, SIRE, que tout
cela soit effacé pour faire triompher de ces Princes vn Estranger
qui ayant esté chassé par vos Declarations, reuient pour prendre le
gouuernail de vostre Royaume, ayant obligé les plus sages Pilotes à
se retirer lors qu’ils ont veu qu’il venoit auec resolution d’employer
vostre authorité & vos forces pour venger ses querelles particulieres,
pour se rendre maistre de vostre Estat en s’emparant de vostre
Personne.
Vostre Majesté sçaura vn iour ce que luy couste l’entreprise
d’Orbitelle, de Piombino, de Portolongone, & de Naples, où le
Cardinal Mazarin vouloit s’establir des retraittes ; & s’acquerir des
Souuerainetez, ce deffaut de sa mauuaise destinée, toutes ses pretentions
ne nous ayant comblez que de perte & de honte.
Pour descouurir ses maluersations dans ces guerres d’Italie, il ne
faut voir que les liures de Cantariny, qui verifieront qu’on a enuoyé
en ce pays-là plus de trentre millions de liures, sans auoir fourny
estat valable de l’employ.
Considerez, s’il vous plaist, SIRE, combien de Sang & de Finances
la France a perdu pour n’auoir à la fin que de la confusion
procurée par les imprudences & mauuais desseins du Cardinal Mazarin :
C’est pourquoy, SIRE, Nous supplions tres-humblement
vostre Majesté rendre la Iustice à vos Subjets, & à vos voisins, qui
se plaignent des pirateries que le Cardinal Mazarin a commandees
& entretenuës iusques à authoriser le brigandage par vos Lettres,
pour profiter de ses larcins, qui ont ruiné le commerce, & reduit
à la mendicité plus de vingt-mille familles.
Le Cardinal Mazarin n’a pas preueu que les Finances, qui sont
les nerfs de la guerre luy manqueroient, qu’il luy seroit impossible
de dresser & entretenir sept ou huict armées sur terre ou sur mer,
de payer les garnisons d’vn grand nombre de places conquises, &