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Mazarinade n° B_13_30

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1650], LES ALARMES DE LA FRONDE, ET L’INSENSIBILITÉ des Parisiens, Sur les approche du Card. Mazarin. Ou les Frondeurs, & les bons François pourront voir qu’ils ont plus de subiet de craindre, que si l’Archiduc s’auançoit auec vne armée de cinquante mil hommes; & que Paris ne sçauroit le receuoir qu auec autant de danger, que d’ignominie, apres l’affront que ce Ministre a receu dans l’entreprise de Bordeaux, & le dessein qu’il a de se faire gouuerneur de Prouence. , françaisRéférence RIM : M0_59. Cote locale : B_13_30.


qui ne tiendront point de place dans la vaste
estenduë de son insatiable auidité : & si les derniers
abois d’vne innocence oppressee peuuent attester la
diuinité, sans violer en aucune façon le respect, qu’on
doit à son independance ; Mazarin ne doutera nullement
de souscrire desormais à toute sorte de traittez
pour en fausser les serments au gré de son ambition,
& ne tenir point de parole, quelque engagé qu’il y
soit, par l’obligation qu’il aura de respecter l’authorité
de celuy souz le nom duquel il en aura obtenu la
creance, à moins qu’elle ne se trouue auantageuse au
progrez de ses affaires.
 
Ie m’attacherois maintenant à déduire les autres
Conseils que la necessité luy pourra inspirer, lors
que les attaques de ses ennemis l’obligeront à iouër
de son reste, si ie ne croyois qu’il n’est point du tout
de personne, qui ne s’imagine que le Cardinal se
voyant reduit à ces funestes abois de la conduitte des
plus sages, n’épargnera ny foy, ny loy, ny Sacrement,
ny la France, ny les Subjets, ny leur Prince mesme ;
& qu’il ébranlera plutost le trosne, pour tascher de se
rasseurer, en le rafermissant, que de se laisser tomber
dans le profond des abysmes, sans faire retentir, s’il se
peut, auec sa ruïne, celle du gouuernail de l’Estat,
dont il est le Souverain Pilote, par vn prodigieux aueuglement
de la fortune.
Mais comme tout le monde est sçauant dans les
auis, que la necessité fait prendre, à ceux qui ne
voyent point d’autre resource pour le desespoir de
leurs affaires, que celle d’vne derniere risque, ie laisse