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Mazarinade n° B_4_18

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], L’APOCALYPSE DE L’ESTAT, FAISANT VOIR, I. Le Paraelle de l’attachement que la Reyne a pour le Mazarin, auec l’attachement que Brunehaut auoit pour Proclaïde, & Catherine de Medicis pour vn certain Gondy. II. Que l’attachement de la Reyne pour le Mazarin est criminel d’Estat. III. Que ce mesme attachement donne fondement à toute sorte de soupçon. IV. Que par cet attachement la Reyne fait voir qu’elle ayme plus Mazarin que son Fils. V. Que par cet attachement la Reyne dispose toutes choses à vn changement d’Estat, ou à l’establissement d’vne tyrannie qui sera sans exemple. , françaisRéférence RIM : M0_98. Cote locale : B_4_18.


la meslée, où tous les perils ensemble luy faisoient
voir que la mort estoit ineuitable. Que peut-on
dire de l’affection des Deces qui se sacrifioient à la
fureur des ennemis dés l’entrée des combats, pour
le progrez de l’Empire Romain, si ce n’est que se
produisant par des effets si sensibles, on ne pouuoit
aucunement douter de sa sincerité : Quand les
mains, la bouche & le cœur sont d’accord, pour
obeyr à tous les mouuemens de l’amour, on peut
dire qu’elle est veritable : dés que l’intelligence ne
se trouue pas parmy ses trois, I’amour en sort, ou du
moins elle n’y reste point qu’en apparence.
 
Pour iuger donc sainement si par cét attachement
la Reyne témoigne qu’elle ayme plus Mazarin
que son Fils, il faut le connoistre par les effets ;
auec asseurance que celuy vers lequel ils pancheront
auec plus de profusion, est par consequent le
principal objet de ses tendresses, & le premier motif
de toutes ses poursuittes.
La Reyne pourroit-elle bien donner de plus
belles marques de l’affectiõ qu’elle a pour son Mazarin,
au preiudice de ce qu’elle doit à son fils, qu’en
entreprenant de bastir la fortune de cét insolent
fauory des ruines de l’authorité Souueraine ; & prodiguant
sa Maiesté toute ieune aux incommoditez
de toute sorte de voyages, pour tascher d’asseoir la
fortune errante de ce Ministre auec quelque sorte
de fermeté ? pourroit-elle declarer plus ouuerment
ses affections en faueur de cette iniuste
preferance, qu’en taschant de retorquer malicieusement