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Mazarinade n° B_20_3

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I. B. [signé] [1649], LE FIDELE POLITIQVE. , françaisRéférence RIM : M0_1389. Cote locale : B_20_3.


& des plus clairs voyans Ministres.
 
Il est vray qu’on a tousiours facilité à décrier les
actions & la conduite de ceux qui gouuernent les
affaires publiques, il ne faut pas estre fort ingenieux
pour les rendre odieux au peuple, qui n’estant
iamais bien informé de ce qui se passe, ne
voit rien plus aisement que ce qui ruine la reputation
de ceux, que l’interest plustost que la raison
leur fait tenir suspects ; La plus pluspart des
hommes par vne malice naturelle qui se saisit de
leurs esprits regardent d’ordinaire auec ialousie le
bon-heur mesme de leurs plus proches, & se figurant
que les choses ne sont bien conduites que
quand elles sont conformes à leurs sentimens,
mettent dans les desordres publics & les crimes
d’Estat, tout ce qui n’est pas fauorable à leurs interests
particuliers : quelques vns se peuuent encore
souuenir des plaintes que l on fit pendant la
Regence de la feuë Reyne Mere, contre ceux qui
tenoient les premiers rangs dans le Conseil.
Le plus grand crime de Monsieur le Cardinal
Mazarin est de n’estre pas François, mais ce n’estoit
pas assez a son predecesseur de l’estre pour
meriter ces eminent degré d’honneur.
Il ne falloit pas manquer a imposer des bornes
aux efforts impetueux de la Mer pour prendre la
Rochelle, ny à secourir heureusement Cazal, où
chacun sçait qu’il ne fit pas le coup plus important :