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Mazarinade n° C_6_29

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La Colombière, Marc de Vulson de [?] [1649], LE MOVCHARD, OV ESPION DE MAZARIN. , français, latinRéférence RIM : M0_2510. Cote locale : C_6_29.


aymiez mieux la voir plongée comme elle est dans des
confusions cruelles, que de luy procurer le repos que vostre
éloignement luy eust causé. Et ie suis contraint de
vous dire, que lors qu’on fait reflexion sur ces choses, il n’y
a personne qui ne vomisse contre vous milles execrations,
& qui ne vous accuse d’estre le flambeau funeste qui auez
allumé la guerre, & le vipere ingrat qui déchire les entrailles
à la pauure France, apres auoir succé tout son sang
& ses moëlles, pour en gorger vostre insatiable auarice ;
ils vous nomment le monstre de l’Estat, & disent que
vous n’auez iamais eu autre but dans vostre Politique,
que le pillage & la ruine du Peuple, pour le liurer plus facilement
aux Espagnols, auec lesquels ils disent hautement
que vous estes d’intelligence, & en font voir des
raisons qui sont tres euidentes & tres demonstratiues.
 
Au reste ie vous aduertis que vos flateurs, & vous aussi,
vous trouuerez courts en vos mesures, & que l’esperance
qu’ils vous ont donnée, & dont ils vous amusent encore
tous les iours, de venir bien tost à bout des Parisiens,
se trouuera vaine & trompeuse. Car ie vous puis asseurer
que leur ardeur & leur vigueur augmente tous les iours,
au lieu de diminuer, & que la continuation de la cruelle
guerre que vous leur faites, & des horribles meschancetez
& barbaries que vos troupes exercent à la campagne
les irritent tousiours dauantage, & leur font exagerer des
iniures & des imprecations contre vous, qui ne sont pas
conceuables. Messieurs du Parlement, tous leurs Generaux,
& vn nombre infini de vaillans Seigneurs & Gentils
hommes, qui ont pris le party contre vous, pour vous
pousser iusques au bout du monde, & pour vous exterminer,
continuent leurs leuées & ie vous asseure qu’ils ont
assez d’argent & de gens pour les rendre si considerables