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Mazarinade n° A_3_17

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M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.


sa belle & sa genereuse resolution estoit de son authorité
& de son deuoir.
 
C’est à la
seule Iustice
à venger & à
punir les particuliers.
Et de fait, estant tuteur du Roy en son bas aage,
n’estoit-ce pas à luy à prendre sa place en sa Minorité ?
Et tenant sa place, n’estoit-il pas obligé aux
mesmes fonctions ausquelles le Roy luy-mesme
eust esté obligé : Or les Roys qui sont les Peres de
leurs Peuples en doiuent estre aussi les defenseurs ;
tellement que le nostre ne pouuant encore nous
defendre, le Parlement deuoit suppléer à sa ieune
impuissance, & nous proteger.
C’est au defaut
du Roy
au Parlemẽt
à proteger
son Peuple,
quand ceux-la
ne le font
pas qui y
sont primitiuement
obligez.
Ie ne dy pas que ce ne fust primitiuement le deuoir
de la Reyne Regente, puis qu’elle auoit l’Empire
dans sa main : Cét Empire n’estoit pas moins
d’auoir pitié de ses Sujets, que de leur commander ;
Il falloit donc qu’elle les defendist, au lieu de les
abandonner. En ce rencontre les mauuais conseils
d’vn mauuais Ministre luy ont fait oublier son deuoir ;
Falloit-il que le pauure Peuple perist sans secours,
pource qu’elle ne pensoit pas à le secourir :
Quand elle sera sortie de l’erreur qui l’a seduite,
qu’elle aura vaincu le charme qui l’aueugle, &
qu’elle sera retournée à sa bonté naturelle, elle cognoistra
bien qu’elle deuoit benir ceux qu’elle a
maudits, & peut-estre dira t’elle à ceux contre lesquels
elle fulmine ses vengeances ; Que ie suis
malheureuse de vous auoir resisté ! Et que ie serois
heureuse si vous m’auiez vaincuë !
C’estoit premierement
le deuoir de
la Reyne Regente.