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Mazarinade n° B_4_3

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Orandre, sieur d' / Dubosc-Montandré, Claude [?] [[s. d.]], LE DEPOSITAIRE DES SECRETS DE L’ETAT, DESCOVVRANT AV PVBLIC, I. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne fait entrer dans le Conseil, que des Ministres Estrangers. II. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne veut point venir à Paris, quoy qu’elle le puisse sans aucun obstacle. III. Les raisons pour lesquelles la Paix domestique ne peut point estre concluë, sans la generalle; & pour lesquelles la Reyne ne veut point la generalle. IV. Les raisons pour lesquelles le Conseil du Roy tombe en des manquements déplorables; & qui marquent vn sens reprouué. V. Et que Paris ne peut point esperer la Paix, à moins qu’il ne la fasse luy mesme en se declarant pour les Princes. Par le Sieur D’ORANDRE. , françaisRéférence RIM : M0_1006. Cote locale : B_4_3.


deux faudroit-il accuser, ou celuy qui souffriroit,
ou celuy qui feroit souffrir ? On ne fait point de tort
à celuy qui veut bien qu’on luy en fasse : L’injure
ne se mesure iamais qu’à l’idée de celuy qui l’a reçoit :
S’il la peut éuiter, dequoy se plaint il ? il ne
faut pas accuser celuy qui fait le mal ; mais celuy
qui le souffre, lors qu’il peut l’empescher : l’attaquant
croit estre en droit ; si l’attaque succombe
par faute de defense, il le iustifie & se condamne :
Il n’y a que la foiblesse & l’impuissance qui
font le procez à la tyrannie : Lors qu’on peut la destruire
on se condamne en la supportant.
 
Voyons l’Autheur de nos maux : Mais des que
nous l’aurons remarqué, fermons les yeux pour l’assommer
sans compassion : Ne craignons en l’attaquant
que nostre propre generosité : desarmons nos
passions pour le reconnoistre ; mais armons les pour
nous en deffaire : la patience n’est bonne que lors
que la necessité en fait vne vertu : Il faut sçauoir
ce que nous meritons : Si nous le meritons, il faut
sçauoir pourquoy ? Nous pouuons estre coupables,
mais il faut sçauoir si ceux qui nous chastient sont
innocens : S’ils sont plus coupables que nous,
nous sommes bien sots de permettre qu’ils soient
nos bourreaux ; le procés de nos testes est trop longtemps
sur le tapis, appellons en à nos espées, pour
le terminer : Et puis que les Loix n’ont plus de vigueur,
faisons-le decider par le fer.