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Mazarinade n° B_6_14

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Anonyme [1651], DISCOVRS SVR LE SVIET DES DEFIANCES DE MONSIEVR LE PRINCE, QVI L’ONT OBLIGÉ DE SE retirer à Sainct Maur. , français, latinRéférence RIM : M0_1150. Cote locale : B_6_14.



La prison de ce Prince, & qui peut passer pour
vne oppression, non moins sans exemple que
sans raison, sembloit auoir fermé la bouche à la
médisance, & les ennemis honteux de leur persecution,
non moins iniurieuse aux loix qu’outrageuse
à sa vertu, & à ses grands seruices, auoient
esté forcez d’aduoüer, qu’il estoit plus malheureux
que coulpable ; Et pour satisfaire au public
aussi bien qu’a leur conscience, de mettre en piece
les chaisnes, desquelles ils auoient chargé cét
illustre Captif, des mesmes mains dont ils les
auoient fabriquées.
Mais à peine la liberté luy est-elle renduë, qu’ils
se sont repentis de leur ouurage, employant de
nouueau les mesmes artifices dont ils s’estoient
seruis, pour entreprendre sur sa personne : Sa submission
aux volontez de la Reyne pour le siege
de Paris, luy auoit attiré l’auersion des peuples ;
depuis sa deliurance, quels efforts n’ont-ils point
fait, pour rendre sa complaisance aux volontez
de cette mesme Princesse, suspecte & digne de la
haine de toute la France ? Sa reconciliation auec
le Cardinal Mazarin auparauant sa detention,
parut vne conjoncture fauorable pour hazarder
toutes choses contre luy ; Depuis sa sortie du
Havre, que n’a-t’on point dit ? & que n’a-t’on
point fait, pour persuader, qu’il consentoit au
retour du mesme Cardinal ? Qu’il auoit perdu le
souuenir de sa captiuité, & que son ambition luy
faisant mieux trouuer ses aduantages auec ce Ministre,