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Mazarinade n° D_1_23

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Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.


qui reuenoit de Blaye auec nos Commissaires, esleuer iusques
au Ciel les flammes qui consommoient ces bastimens sans oser
remuer les bras par le seul respect de Vostre Maiesté, de mesme
que ces Israëlites qui aymerent mieux estre des victimes immolees
à la fureur des ennemis de Dieu, que de violer le Sabat.
 
Il est doncques aisé à iuger, MADAME, par les tristes
succez de cette paix, qu’elle n’a esté que le piege dans lequel la
fourberie nous a conduits par les seules voyes de nostre obeissance
inuiolable, & de la confiance que nous auions en la parole du
Roy & en l’authorité de Vostre Regence, & toute la France
sçait bien qu’il a esté intercepte diuerses lettres pendant nos
trefves, qui ont esté les funestes interualles qui ont entraisné
tousiours quelque ruine sur nous, par lesquelles les agents du
Duc d’Espernon luy escriuoient que sa vengeance auoit encores
de l’exercice, & que ce n’estoit qu’vn traitté artificieux pour
desarmer les peuples, qui demeuroient exposez plus facilement
à ses iniures ; ainsi la paix qui est vn bien du Ciel, qui doit estre
respecté, & par le lieu de son origine & par la concession de Vostre
Maiesté, & par le salut des peuples ausquels elle est donnee,
a esté la matiere de tant d’actes d’hostilité que nostre ennemy
a executé sur nous sans peril comme sans mesure & sans moderation.
Et nous ne pouuons, SIRE, representer à Vostre Maiesté
sans douleur qu’apres la premiere paix, que nous appellons la
paix de Leugnan, qui portoit vne amnistie de toutes choses,
& qui estoit plutost vn oubly de nos souffrances que de nos entreprises ;
on a voulu forcer toute cette ville d’accepter vne abolition
pour rendre le Parlement coupable ; On ne vouloit donner
vn titre d’impunité aux actions innocentes des vns, que
pour auoir vn titre de conuiction & de peine contre les autres.
Leur obiet n’estoit pas de faire grace à vos peuples, ce qui est
d’ordinaire aux bons Princes, & plus conuenable à la clemence
de Vostre Maiesté, mais d’exercer des actes de cruauté coutre
vos bons Suiets ; ce qui est naturel à de mauuais Ministres & à
des estrangers.
En mesme temps, SIRE, nous fusmes assiegez dans le Palais,
on vid rouler le canon dans les ruës en pleine paix, & dans