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Mazarinade n° D_1_23

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Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.


le publient, SIRE, les miseres ne se racontent que
dans le silence & à cachettes ; on ne sçait ce qu’ils ont dit à
Vostre Maiesté ; c’est l’vsage & la façon d’agir de M. le Card.
qui fait tousiours reuiure les maux, & fait mourir les plaintes ;
ils n’ont pas paru si tost à Vostre Cour qu’on les a contraints
de partir ; trois ou quatre heures ont fait leur arriuée, le
temps de leurs remonstrances, leur repos & leur congé ; &
c’est la fin d’vne deputation si celebre, d’vn voyage si long,
des motifs si considerables, qui sont les miseres vniuerselles
de l’Estat, & les particulieres de cette Prouince, des esperances
de Bordeaux, de celles de tous les peuples qui voyent iuger
leur cause en la nostre qui en estoient le subiet, & des
soings que nos Deputez auoient apporté de delà pour les promouuoir :
ainsi Monsieur le Cardinal a esloigné & rompu
la paix, parce qu’il a esloigné ceux qui estoient envoyez
pour en estre les Mediateurs, & qui pouuoient
contribuer par leur entremise, au repos de l’Estat &
de cette Prouince : & pour nous oster la communication
auec les Deputez de Paris, on nous auoit fait exactement
fermer tous les passages, en sorte qu’ayant enuoye en Cour
le Greffier de la grand’Chambre, auec ordre de leur donner
vne lettre de nostre part, on ouurit la lettre contre la foy du
secret, on l’a retenuë, & à nostre Greffier aussi, pendant huict
iours contre le droict des gens ledit sieur Card. ne voulut iamais
permettre qu’il les suiuist, parce qu’il craignoit qu ils
ne reuinssent, & qu’il ne vouloit pas qu’ils receussent les preuues
de nostre recognoissance, de laquelle il a estouffe les tesmoignages
par vne si extraordinaire violence.
 
Voila, SIRE, la nuë deduction de nos souffrances, &
les tres humbles Remonstrances que nous croyons deuoir
estre obligez de faire à Vostre Maiesté sur l’estat de cette
Prouince, & de cette Ville, lesquelles nous supplions tres-humblement
Vostre Maiesté de receuoir, comme vne pure
expression de la verité, & comme des Preuues tres-certaines
de nostre fidelité inuiolable au seruice de Vostre
Maiesté. Nous auions conceu, SIRE, toute la ioye que