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Mazarinade n° C_4_38_09

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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. NEVFIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_09.



 
L’on a basty vn Pont de Batteaux & de bois,
Sur la Se ne, deuant le Port, dit, à l’Anglois :
Si tost que l’ennemy sçeust sa construction
Il assembla ses gens pour sa destruction ;
Tout son dessein estoit de brusler, ou de rompre
Ce nouueau bastiment, ou du moins de corrompre
Ceux qui le conseruoient ; mais nos bons Generaux
Les firent retirer pour espargner leurs peaux.
Alors comme enragez d’auoir manqué leur prise,
Et qu’on auoit rompu vne telle entreprise ;
Ils pillerent, sans respect, les villages d’autour,
Et puis en deslogerent dés la pointe du iour.
 
 
Et pour conclusion le bon-heur de la France
Sembloit tost reuenir par cette Conferance,
Qu’on tenoit à Ruël, tandis que dans Paris
On tenoit sur les rangs, des Roys, les Fauorits.
On disoit : Quoy ! faut-il endurer tant de mal,
Pour vn cœur si sanguin qui n’est qu’vn animal ?
Quoy ! serons nous tousiours traittez de cette sorte,
De ce Fin estranger dont l’ame est des-ja morte ?
Il veut faire sa Paix, au prix de nostre sang,
Et sur nos Generaux auoir le premier rang ?
Non, non, il ne faut point souhaitter cette Paix,
Car si Mazarin vit nous ne l’aurons iamais.
 
 
Ce bruict dans le Palais causa vn grand murmure :
Ie finis, cher Lecteur, car le temps trop me dure.
 

A PARIS,
De l’Imprimerie de la veufue d’ANTHOINE COVLON, ruë d’Escosse,
aux trois Cramaillieres.
1649.