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Mazarinade n° C_4_38_04

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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. QVATRIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_04.



Il se iette à son col ; mais l’autre sans defense,
Regarde cestuy-cy ; luy disant ; Tu m’offense ?
Hé ! pour qui me prends-tu ? Tu es vn espion ?
Non, suis ; dit le Paysan, ie me nomme Pion,
De sainct Leu Tauerny, & y fais ma demeure,
Que si cela n’est vray, qu’incontinent ie meure.
Ce drosle sur le champ le contrainct de venir
Deuant le Caporal, afin de maintenir
Cette accusation, & ainsi se deffendre,
Du soupçon qu’on pourroit encontre luy pretendre.
Messieurs, dit le Paysan ; vous sçauez bien mon nom,
Le lieu de ma demeure ; & mesme mon surnom.
Cestuy-cy veut ternir ma bonne renommée ?
Puis en se retournant deuers la cheminée,
Ne voyant plus celuy qui l’auoit offensé,
Il se mist à courir ainsi qu’vn insensé,
Criant à haute voix ; arreste, arreste, arreste ?
Ce diable d’espion qui vaut pis que la peste.
On se saisit de luy, & soudain on l’ameine
Plus viste qu’il ne veut parler au Capitaine.
On visita ses poches ; où l’on trouue des lettres,
Qui firent tost saisir ce beau facteur des traitres.
Aussi tost on le lie ; & à l’Hostel de Ville
On meine ce galand qui en eut trompé mille.
Il nous le faut laisser detester ses pechez,
Car nous allons ailleurs assez estre empeschez,
 
 
Cependant l’ennemy pille, brusle, saccage
Les maisons, les Chasteaux, & mesme le Vilagé
Du Mesnil Madame Ranse, dont les desgats
N’ont pas sçeu estre faicts que par des renegats,