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Mazarinade n° C_4_38_03

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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. TROISIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_03.



A dix heures du soir, pour soudain se vanger
Des actions barbares que fait cét estranger.
 
 
Pour cét effect l’on vid ce surjon de Lorraine
Auec des Caualiers, se plaisant dans la peine,
Courir sus l’ennemy, luy ostant le bestail
Qu’il nous auoit rauis en gros & en destail,
Puis ils les enuoya en nostre bonne Ville
De Paris. Aussi-tost Monsieur de Longue-ville,
La Noblesse receut qu’amena Matignon
Luy seruant de Conseil, comme de compagnon
Nous auons trop dequoy loüer la Normandie
Puis qu’elle a à ce coup nostre force agrandie :
Nous auons du sujet d’adorer ses Autels
Puis qu’ils peuuent sauuer quantité de mortels
De la mort : Mais voyons la Noblesse Bretonne
Sa posture & façon ; si elle est leste & bonne ;
Si ils pourront finir nos plus fascheux trauaux
Et sur tout si ils ont monté de bons cheuaux :
Il n’en faut point douter ; ils ont trop de courage
Pour ne pas empescher le cours de cét orage,
Ils sont prests d’estouffer la rage Mazarine
Sans le faire plonger trois fois dans la marine ;
Pour esteindre ce feu qui veut brusler Paris
(En se bruslant soy mesme ainsi qu’vn Phalaris)
Ils vont sacrifier leur honneur & leur vie
Pour bien-tost enchaisner la deuorante enuie
De ce fin Cardinal, qui n’ayme que le sang,
Et qui auec Mars tasche à ternir son rang.
Puisse tonner le Ciel pour escraser sa teste
Destruissant à nos yeux ce forgeur de tempeste.