[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_8_31

Image de la page

S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.



Cependant le peuple murmure,
Voyant que cette guerre dure :
L’vn dit tout haut qu’on le trahit,
Sans vouloir estre contredit :
L’autre que le pain est si cher,
Qu’il n’en sçauroit plus achepter.
Vne autre crie que pour la viande,
Il faut payer ce qu’on demande,
Que toutes choses sont sans prix,
Dans la grand’Ville de Paris.
L’autre va dire à sa voysine,
Qu’il n’a ny blé, son, ny farine,
Et qu’il ne sçait où s’adresser
Pour tous ses meubles engager.
Vn autre qui a la panse vuide,
S’esgueule comme vn crieur d’huistre,
Pestant contre là male-faim,
Quand il se voit manquer de pain :
Son compagnon qui a le cerueau,
Plus plein de vin, que n’on pas d’eau,
(Car, graces à Dieu, nous ne manquons,)
De ce bon jus des Bourguignons.
Dit que c’est faute de Police,
Blasmant Messieurs de la Iustice.
I’en vois vn autre tout furieux,
Criant tout haut qu’il vaut bien mieux,
Mourir les armes à la main,
Que d’estre vaincus par la faim.
Son camarade le colere,
Qui ne peut porter sa misere,
Menace d’vn embrasement,
Si l’on n’y pouruoit promptement.
Son voisin qui n’a plus que mordre,
Demande pas mieux que desordre,
Croyant de simples villageois
Deuenir Monsieur le Bourgeois.