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Mazarinade n° A_9_9

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Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa jusques au retour de Leurs Majestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : A_9_9.



Auec vn joly compliment
Se vint offrir au Parlement,
Pour estre le Chef de l’armée,
Et sa valeur fut estimée.
Cette nuict on fut aduerty
Que le grand Prince de Conty
Auec le Duc de Longueville
Estoient receus dans nostre ville.
 
 
Monsieur d’Elbeuf fit le serment
De General du Parlement
Dimanche du mois le dixiesme.
Monsieur de Conty ce iour mesme
Vint asseurer toute la Cour
De son zele & de son amour,
Et Messieurs firent mine bonne
A cét appuy de la Couronne
Qui sembloit courbé sous le faix.
On fit en suitte deux Arrests :
Le premier, que son Eminence
Obeïroit sans resistance
A l’Arrest que rendit la Cour
Contre elle le huictiesme iour,
Enjoint qu’on prenne prisonniere
Toute la nation estrangere
Autant que nous en trouuerons
A dix postes aux enuirons.
Ordre aux Villes, Bourgs & Villages,
D’en faire de cruels carnages ;
Deffence de luy rien fournir
Que de bons coups à l’aduenir.
Qu’en toutes les places frontieres,
Les Garnisons seroient entieres,
Et de ceux qui contreuiendroient
La vie & les biens respondroient.
Par l’autre Arrest on donnoit ordre
Aux Escheuins de ne desmordre
Des nobles charges qu’ils auoient,
Et de faire comme ils deuoient.
Au Preuost des Marchands de mesme,
Et parce qu’il estoit fort blesme
Depuis que le peuple zelé
Auoit sur luy crié Tollé,,
La Cour donna des sauue-gardes
Pour sa personne & pour ses hardes.
 
10. Ianv.
 
Le Lundy (si ie n’ay menty)
Monsieur le Pince de Conty
Fut receu Generalissime
Dvn consentement vnanime,
Ayant sous luy trois Generaux,
Dont on feroit bien six Heros.
Sçauoir, le Mareschal de la Mothe,
Dont la miné n’est point tant sotte,
Boüillon, & le grand Duc d’Elbeuf,
Qui dans la guerre n’est pas neuf :
Mais quand au Duc de Longueville,
Comme il est d’humeur fort ciuille,
Il refusa de prendre employ,
Et pour nous témoigner sa foy,
Laissa ses enfans pour ostages
Auec sa femme pour les gages.
Et c’est tout ce qui nous resta
De tout ce qu’il nous protesta.
 
11. Ian.
 
Dés lors Mars du party contraire
De celuy de son petit frere :
(Car si Mars estoit contre nous,
Prince, sans doute c’estoit vous.)
Commandoit les Trouppes Royalles,
Qui festerent les Bacchanales,
Et qui respandirent du vin
Iusques sur l’autel de Caluin.
A Charenton, dis je, vos Trouppes
S’enyvrerent comme des souppes,
A vostre barbe, à vostre nez,
Force pucelages glanez,
Où quelques ieunes blanchisseuses
Se treuuerent assez heureuses.
Dans les enuirons vos soldats
Firent de notables degats,
Des assassinats, des pillages,
Des rauages, des briuandages.
Le Comte d’Hercourt à sainct Clon
En fit moins, & tousiours beaucoup,
Nous n’y pouuions donner remede.
 
 
Lors vn President fut fait aide
De Monsieur des Landes Payen,
Qui n’a que le nom de Payen,
Homme vtile en paix cõme en guerre,
Qui sçait iouër du cimeterre,
Et s’escrimen dans vn combat,
Bon Conseiller, & bon Soldat ;
Il auoit depuis ces vacarmes
Sur les bras tout le fait des armes,
Quand Broussel auec Menardeau
Prirent la moitié du fardeau.
 
 
Le Mardy le Conseil de ville
Fit vn Reglement fort vtile,