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Mazarinade n° A_5_87

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Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : A_5_87.


d’aborder les Princes & les Roys, pour leur faire entendre
la verité, & leur faire connoistre les desordres
de leurs Estats : Ce n’est pas d’aujourd’huy que pour
auoir entrée chez eux, il faut se seruir seulement de [1 mot ill.]
de soye. Chacun sçait (MONSEIGNEVR) que
vous estes d’vn naturel extremément doux & misericordieux ;
Et voila pourquoy aussi chacun se persuade assez
qu’il faut de necessite que l’on vous ait celé toutes ces
barbaries. Ie ne sçaurois dissimuler l’extreme ioye que
ie ressentis il y a quelques iours, lors que i’appris d’vn
Grand, que quelque personne affectionnée au bien public,
faisant entendre à vostre Altesse Royale, que certains
bruits couroient par le Royaume, que les affaires
n’estoient pas encor bien pacifiées du costé de la Cour,
& que l’on regardoit encor Paris comme vne victime
que l’on desiroit immoler à la premiere occasion ; Elle
luy fist responce que iamais cela ne se feroit de son consentement,
& que si les affaires passées estoient à recommencer,
l’on se garderoit bien d’entreprendre chose
semblable. Voila, Monseigneur, vne parole que tous
les bons François doiuent repeter comme vn oracle ;
puis que c’est en effet vn gage tres-precieux de leur future
asseurance, & vn témoignage asseuré que la paix
que vous nous auez donnée, n’est pas simulée & pour
vn temps. Il n’y a rien que des Princes doiuent garder
plus religieusement, que la foy qu’ils ont donnée : Ils
ne peuuent & ne doiuent iamais contreuenir à leur parole
si ils ne se voulent voir bien-tost abandonnez de tous les
hommes. Eides, dit Ciceron, est dictorum conuentorumque
constantia & veritas sic dicta quia fiat quod dictum est.
La foy consiste à tenir ce dont on est conuenu ; Si on y
[1 mot ill.] il n’y a plus de foy : & c’est de là que n’aist
assez souuent la ruyne, non seulement des particuliers
& des familles, mais aussi des villes entieres, & des plus
florissans Empires Philippes de Macedoine, ayant pour
quelque legere occasion, entrepris de faire la guerre