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Mazarinade n° E_1_110

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Anonyme [1649 [?]], DIVERSES PIECES DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LAYE, Le vingt-troisiéme Ianvier 1649. & suiuans. , françaisRéférence RIM : M0_1160. Cote locale : E_1_110.



Que le Duc d’Orleãs ayme trop l’Estat, & a trop d’interest au
soustien de l’authorité Royale, pour prendre jamais le party de
ceux qui la veulent abattre, & que d’ailleurs il sent trop son
cœur & sa naissance, pour s’abaisser si fort, que de venir prester
serment de fidelité au Parlement.
Que le Prince de Condé a tant d’horreur, & outre cela si
mauuaise opinion de tout ce que nous faisons, qu’il ne parle jamais
que du restablissement de l’authorité du Roy, & de la
mettre mesme en plus haut point qu’elle n’a jamais esté, que
comme d’vne chose aussi infaillible que juste ; jugez si c’est là
vne disposition à quitter le party où il est.
Que le Cardinal se porte mieux que ne voudroyent ses ennemis :
qu’il ne se met nullement en peine des Arrests qu’on a
donnez contre luy, parce qu’estant égallement injustes & impuissans,
il est asseuré que s’ils laissent quelque tache, ce sera
plustost à l’honneur de ceux qui l’attaquent sans sujet avec tant
de rage, qu’à sa reputation qui se treuve assez establie par les
services qu’il a rendus à l’Estat.
I’ay sceu d’ailleurs qu’aucun Parlement du Royaume n’a
donné d’Arrest semblable, & qu’il n’y a point de Presidial dans
le ressort du Parlement de Paris qui l’ait enregistré, nonobstant
les ordres expres qu’ils en avoient receus de luy : Oüy qu’ils
ont verifié la Declaration du Roy, qui leur attribuë le pouvoir
de juger souverainement ; ce qui les a de nouveau engagez, &
toutes les villes où ils resident, à suivre aveuglément les volontez
du Roy.
Que c’est vn amuse-badaux que les deffaites des troupes du
Roy, & les enleuemẽs de quartiers qu’on nous fait esperer, nous
n’avons osé les regarder dans le commencement du Blocus
lors qu’il n’y auoit dans chacun que quelques compagnies, &
l’on veut que nous les emportions maintenant qu’ils sont fortifiez
des meilleures troupes de l’Europe.
De plus, i’ay bien trouvé qu’il passe chaque jour quantité de
soldats de Paris à l’armée, mais nul de l’armées à Paris ; Et il ne
faut pas s’en estonner, veu que les butins qu’ils font dans les
cõvois qu’ils détroussent à chaque moment, sont des charmes
bien plus puissans pour attirer & arrester la soldatesque, que le
peu d’argent qu’on luy donne icy au jour la journée.