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Mazarinade n° A_1_5

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Anonyme [1649 [?]], DIVERSES PIECES DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LAYE, Le vingt-troisiéme Ianvier 1649. & suiuans. , françaisRéférence RIM : M0_1160. Cote locale : A_1_5.


Condé son Frere, qui continuë de jour en jour de faire paroistre
par ses signalés seruices, le zele qu’il a pour la grandeur
de nostre Couronne, & qu’il employe auec tant de generosité,
pour la deffendre contre les attentats de nos Subjets
rebelles. Le Duc de Longueuille se deuroit souuenir
que les grands honneurs, & le rang qu’il possede dans nostre
Royaume, ont esté la recompense des seruices de ces
Ancestres, qui auoient soustenu si valeureusement & auec
tant de courage l’honneur & la dignité de cette Couronne :
enfin c’est vne chose bien extraordinaire de voir, que ceux
qui porte des tiltres si honorables, & des dignitez qui leur
ont esté concedées par les Roys nos predecesseurs & Nous,
comme vne marque de leurs merites, par vne sumission qui
ne peut auoir de nom pour son excez, reçoiuent de la main
de nos Officiers factieux le commandement des Armes que
lon leve contre Nous ; Qu’ils considerent & se representent
la conduitte de nostre tres-cher & tres amé Oncle le Duc
d’Orleans, Lieutenant General de nos Armées en nostre
Royaume, qui trauaille auec tant de gloire à abattre la rebellion
qui s’esleue contre Nous, & à conseruer les grandes
Conquestes, que sa valeur a faite sur nos Ennemis, & auec
tãt d’heureux succez, qu’il a porté nos Armes jusques dãs le
cœur de leurs Estats, & les a reduittes à la necessité de deffendre
leurs places, faisant seruir leurs Prouinces de theatre
de la Guerre, pendãt que nostre Royaume n’en attẽdoit que
le bruit. Il a fait assez connoistre le sensible déplaisir qu’il a
de voir toutes les marques & les mouuemens de la gloire
de nostre tres-honoré Seigneur & Pere, sur le point d’estre
renuersez, & que tous ces grands aduantages qu’il auoit
acquis par ses trauaux à la France, tombent auec honte entre
les mains de nos Ennemis. Il ne peut souffrir que l’ouurage
si precieux d’vn si grand Roy, qui la enrichy de tant
de nouuelles Conquestes, soit destruit par la rebellion, &
que l’on arrache à la France ses Couronnes de gloire, qui
ont esté si heureusement formées par la valeur, que toutes
les Villes qu’il a conquises, retombent auec injustice sous