[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_2_25

Image de la page

Anonyme [1649], ADVIS D’VN BON PERE HERMITE, DONNĖ A VN AVTRE SVR LES MALHEVRS DV TEMPS. , françaisRéférence RIM : M0_501. Cote locale : A_2_25.


connoissance de la langue latine, nous nous en seruismes
le mieux qu’il nous fût possible. Ce fut alors
que leur discours m’estonnerent, & me surprirent
bien plus que leur arriuée, ny que leur equipage, lors
qu’ils me dirent que c’estoient les personnes les plus
hautes, & les plus eminentes de France, qui auoient
mandé leurs trouppes peur le degast, & pour le pillage
des dehors de Paris, & mesme du dedans s’ils pouuoient
triompher de cette merueille de l’vniuers :
mais qu’on ne leur auoit pas tenu parole, en ce qu’on
les auoit appellez comme à vne conqueste asseurée, &
que neantmoins ils voyoient bien qu’il la faudroit
disputer, puis qu’on mangeoit encores du pain, &
qu’il s’y faisoit tous les iours des leuées de gens de
guerre, qu’il y auoit des plus vaillants, & des plus sages
Capitaines du monde, qu’il y auoit entre-autres
vn Beaufort qui ressembloit à vn lion déchainé, depuis
qu’il estoit sorti de prison, & que le Generalissime
ne cedoit à son frere que pour les auantages de
l’experience. Que le Parlement & le peuple y estoient
de tres bonne intelligence, & que le reste des Prouinces
se declaroit pour eux. Ils me dirent mesme qu’ils
ne doutoient point que si l’autheur de tous ces desordres
eut preueu toutes ces suites, ils ne les eut pas fait
sortir de leurs garnisons, non plus que le Roy de son
Palais. Ils m’en eussent dit dauantage sans leurs blessures,
dont ils ne m’entretindrent point, ils me demanderent
seulement s’il n’y auoit point de Chirurgien
plus prés qu’à Meudon, & leur ayant dit que
non, ils m’en demanderent le chemin, ie le leur enseignay,