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Mazarinade n° B_17_5

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Anonyme [1652], ADVIS D’VN BOVRGEOIS de Paris, veritablement des-interessé, à ses Confreres, SVR LES AFFAIRES presentes. , françaisRéférence RIM : M0_502. Cote locale : B_17_5.


tous les iours, que les viures deuiennent chers à l’extremité,
qu’il faut beaucoup d’argent pour en auoir peu, que
nostre trafic est interrompu, que nos loyers & nos rentes ne se
payent plus, que la Iustice s’est retirée, que la populace insensiblement
deuient maistresse, & que bien-tost si nous n’y
apportons le remede, nous serons sousmis à la canaille, qui
nous pillera quand il luy plaira ; par l’eschantillon on peut iuger
de la piece, voyez comme elle a commencé vers Messieurs
du Parlement, & comme elle a continué à ces Messieurs de
l’Assemblée de l’Hostel de Ville : Donnons y ordre, mes chers
Freres, donnons y ordre, & le plustost sera le mieux.
 
Pour y apporter le remede necessaire, il me semble, si
mes Aduis sont bons, qu’il faudroit s’assembler nombre d’honnestes
gens en chaque Quartier, non par l’ordre de ces Quarteniers
interessez, & la plus part pensionnaires, mais chez vn
bon & notable Bourgeois. Que cette Assemblée fust composée
de gens de bien, qui ne fussent point embarassez auec
Messieurs les Princes, ny auec Mazarin, & là que la question
du temps fust proposée & decidée, & selon la decision à la
pluralité des voix, faire à chaque Quartier vne deputation de
deux de l’Assemblée, qui en composeroient vne autre generale
pour toute la ville, laquelle par l’ordre de chaque Quartier
decideroit les affaires : & afin que ces deputez ne peussent
estre corrompus ny gagnez, qu’ils seroient changez de mois
en mois, ou de tel autre temps qu’il seroit aduisé.
De cette façon, mes chers Confreres, nous sortirions du
mauuais pas où nous sommes, le Roy remonteroit sur son
Trône, auec la possession du cœur de ses Sujets, nous reuerrions
la veritable relation qu’il y a du Roy au Peuple, & des
Peuples au Roy : Sa Majesté, comme nostre veritable Pere,
nous traiteroit comme ses enfans, & nous le respecterions
comme nostre Roy & nostre Pere, & ainsi nous passerions nos
iours dans les delices de la Paix & de l’abondance.
Autrement, que pouuons nous esperer de l’estat des choses,
nous sommes sous la conduite d’vn Estranger, lequel s’est
emparé de l’authorité Royale & de la personne du Roy mesme :
il a fait plus, car il obsede sa Majesté en telle sorte, qu’il