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Mazarinade n° B_17_12

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Anonyme [1652], ADVIS PROMPT ET SALVTAIRE, DONNÉ PAR LES BONS BOVRGEOIS DE PARIS a Messieurs les Princes, POVR SE RENDRE MAISTRE DES PASSAGES & Villes dés enuirons de Paris, ou il y a Garnisons Mazarines: Pour la conseruãtion de M. le Duc de Beaufort dans le Gouuerment de la Ville: Pour la continuation de M. de Broussel en la Charge de Preuost des Marchands, dont l’Election doit appartenir cy-apres aux Bourgeois: Pour l’Esloignement du Coadiuteur hors de Paris. Et pour perfection des cinquante mil Escus, promis par Arrest de la Cour à celuy qui presentera le Cardinal Mazarin vif ou mort. , françaisRéférence RIM : M0_532. Cote locale : B_17_12.



Tout Paris sçait desia qu’il a est é voir Monsieur
le President de Bailleul pour tacher a corrompre
sa fidelité, & pour luy faire quitter le party de
vostre Altesse Royale ; cette premiere visite s’est
faicte par son motif ; mais depuis deux iours, il
a receu ordre de la Cour de le voir, & de luy
promettre des pensions & des Abbayes, s’il vouloit
se rendre à pontoise. Ces negotiations ne
peuuent pas estre cachées à vostre Altesse Royale,
elle est obligée de les empescher, & de
ruyner celuy qui les entreprend. Plusieurs particuliers
scauent encore tres bien, que le Coadiuteur
n’espargne rien pour corrõpre ceux qui vous
approchent, aussi bien que ceux qui vous seruẽt
dans vos Offices : Ceux-là parlent en sa faueur
dans vostre antichambre, & n’osent pas attaquer
l’honneur de M le Prince, parce que ce seroit vne
temerité, & contre l’Office de Courtisan. Mais
ceux-cy dans les Officices, dans la cour & dans
le iardin, exaltent auec pompe, les seruices de
son Eminence, & accusent hautement la fidelité
de M. le prince, & sa conduite, qu’ils disent estre
d’intelligence auec le Mazarin, pour ne poinct
sortir du Royaume. Ces trahisons meritent-t’elles
quelque recompense ? ces infidelités sont-elles
excusables ? & le peuple est-t’il criminel de
les haïr, & de les detester ?