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Mazarinade n° B_17_11

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Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.


auoient conceuë du changement de la fortune de la France, dans
la minorité du Roy : Vous deuez aussi vous souuenir de l’vnion
qui estoit lors en la maison Royale, & qui auoit duré sans aucune
alteration depuis la mort du feu Roy, de glorieuse memoire. Ces
grandes batailles & ces illustres conquestes emportées sous le
nom & sous l’authorité du Roy par les soins & la valeur des Princes ;
sont des preuues de l’attachement qu’ils auoient lors au Roy
& aux interests de l’Estat.
 
D’vn autre costé representez-vous l’estat de vostre Ville, comme
elle estoit lors. Souuenez-vous combien elle estoit florissante,
comme elle s’estoit accreuë par la richesse de ses Habitans : comme
tous ses Marchands & ses Artisans, faisoient leur commerce,
& exerceoient leurs Mestiers, auec aduantage ; que toutes les richesses
des Prouinces y venoient fondre, que les païs qui l’enuironnoient
estoient cultiués, que le Laboureur y exerçoit son trauail
auec liberté, que la fureur du Soldat qui les desole maintenant
y estoit inconnuë ; & que l’on n’y sçauoit rien de la guerre,
que ce que les Gazettes en apprenoient ; Mais sur tout souuenez-vous
que si iamais Paris à eu sujet de se louer de la douceur du
Gouuernement, ç’a esté de celuy de la Regence de la Reyne, puis
qu’il est vray que pendant qu’elle a duré, il ne s’est fait aucune
leuée & imposition nouuelle telle qu’elle puisse estre, sur la ville
de Paris.
Pendant ces heureuses années, ce Ministre qui sert auiourd’huy
de pretexte à vostre rebellion & à tous vos emportemens, manioit
les affaires de l’Estat. Cest par ses Conseils & par sa conduite,
que toutes ces hautes entreprises ont esté glorieusement menées
à fin. C’est luy qui a esté pendant six années le lien de l’vnion
& de la concorde de la maison Royale ; & par ses soins &
ses trauaux, que les ennemis n’ont peu trouuer de changement
dans la fortune de cet Estat. Vous auez sçeu qu’il auoit esté appellé
au Ministere par le feu Roy, long-temps auant son decedz,
qu’il y a esté conserué par son testament, qu’il l’auoit choisi pour
Parain de celuy qui regne heureusement sur nous. Vous l’auez
veu encore choisi pour auoir le soing de son éducation. Quelles
plaintes a t’on fait de son administration ? Enquoy est-ce qu’il a
abusé de l’authorité qui luy a esté confiée ? Où sont les vefues
& les enfans de ceux qu’il a fait perir ? Enfin quelles assemblées
auez-vous eu sujet de tenir pendant ce temps-là, pour vous interesser
en des plaintes & en des remonstrances sur le fait de son
administration.