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Mazarinade n° D_1_20

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Anonyme [1650], ADVIS SVR LE GOVVERNEMENT DE L’ESTAT. , françaisRéférence RIM : M2_36. Cote locale : D_1_20.


de confondre en eux ce qui n’estoit deu qu’aux citoyens de Rome.
Vous auez leu comme moy les plaintes qu’on faisoit contre Iules
Cesar parce qu’il auoit introduit des François dans le Senat : Cesar
(disoit on) triomphe des Gaulois, & les amene captifs en cette ville.
Et ces mesmes Gaulois quittent dans le Senat leurs courtes robbes &
en prennent de longues. Au rapport de Tacite au liure quatriesme de
ses Annalles.
 
L’Empire d’Allemagne s’estant composé du debris du Romain,
en a gardé beaucoup de loix fondamentales, entre lesquelles est celle-cy,
Que la dignité de l’Empire ne puisse estre transferee celuy qui
n’est pas originaire Allemand. Ce qui fit que Charles Quint lors qu’il
fit le serment auquelles Empereurs sont obligez, iura qu’il n’admettroit
point aux affaires publiques les Estrangers mais seulement des
personnes choisies d’entre la Noblesse d’Allemagne.
La Republique de Venise ne souffre point les Estrangers dans
son Senat : Les Suisses n’admettent dans les charges que leurs Compatriotes ;
Et les Princes des Pays-bas trouuent entre les loix sur
l’obseruation desquelles ils sont obligez de iurer, quand ils entrent
dans le Gouuernement, celle de ne donner aucune charge publique
aux Estrangers.
Que vous diray ie des autres pays de l’Europe, les coustumes en
sont diuerses, mais par tout l’inclination a esté de tout temps esgale.
Iamais les Suiets naturels n’ont pû souffrir la domination Estrãgere.
Les Polonois qui par leur droict d’election prennent des Rois
où bon leur semble, ne pûrent souffrir que Casimir donna les charges
de Magistrature à des Allemands : Ils chasserent pour cela Belestas
le chauve, & le vieil Miezislas du Royaume.
Les Escossois ayment mieux donner leur soy, & rendre leurs
obeyssances à vne femme Angloise qu’à François le Dauphin
& les Anglois voyans qu’ils ne pouuoient empescher que Marie
leur Reyne n’espousast Philippes de Castille fils de Charles Quint,
dont elle achepta la possession auec vne somme immense d’argent,
entre les conditions moyennant lesquelles ils consentirent au mariage :
celle-là fut la premiere, Qu’aucun Estranger n’auroit la Magistrature,
ny ne seroit receu aux honneurs publies, Et bien qu’il y eust
vne par faite vnion alors entr’eux & les Espagnols, la ialousie pourtant
qu’ils en conçeurent lors qu’ils apprehenderent de leur voir