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Mazarinade n° B_16_34

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Anonyme [1652], AFFICHE, L’ARBITRE DE LA PAIX. AVX PARISIENS. , françaisRéférence RIM : M0_52. Cote locale : B_16_34.


les troupeaux : La Cour ne vous demande aussi que ce qui
l’empesche de se vanger librement sur vous : Donnez-luy
les Princes & les bons Magistrats qui vous protegent :
Donnez-luy la Bastille qui vous sert de bouleuart ; Elle
vous rendra le Roy & la Paix. Si vous estes mauuais Politiques
faites comme les Pasteurs : Esgorgez vos Princes
& vos bons Magistrats, asseurez-vous qu’elle ne manquera
pas de vous esgorger à son tour. Vn aueugle verroit
clair dans cet affaire.
 
Mais pour vous le faire bien entendre : Respondez-moy,
s’il vous plaist : A qui se doit-on dauantage fier ou
à celuy qui se fie à nous, ou à celuy qui se defie de nous ?
Sans doute c’est à celuy qui se fie à nous. Vous balancez
à qui vous deuez vous abandonner ? A la Cour, ou aux
Princes. Voyez celuy qui se fie à vous ou qui se defie de
vous. Si la Cour se defie de vous gardez vous bien de vous
y fier : Si les Princes se fient à vous ne doutez point de
vous mettre entierement entre leurs mains.
La Cour pour auoir subjet de ne vous craindre point,
demande que vous esloigniez vos Princes, que vous esloigniez
vos bons Magistrats pour vous laisser gouuerner par
ses creatures, & que vous mettiez la Bastille a sa discretion :
Manifestement la Cour se defie donc de vous, &
par consequent vous deuez vous defier d’elle. Les Princes
ne vous demandent rien ; Ils conuersent auec vous ;
Ils viuent auec vous, sans armes, sans condition, sans precaution.
Manifestement les Princes se fient donc a vous,
& par consequent vous auez raison de vous fier a eux :
Ce raisonnement, Messieurs, est sans artifice comme vous
voyez bien.