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Mazarinade n° A_2_1

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Anonyme [1649], APOLOGIE CVRIEVSE POVR LES IVSTES PROCEDVRES DV PARLEMENT DE PARIS Iusques au iour de la Conference. Et pour seruir de suppléement aux Motifs veritables. , françaisRéférence RIM : M0_99. Cote locale : A_2_1.


la femme & ses enfans hors la Cour, banny les Princesses, donné
des gardes aux autres qui estant nées Princesses du Sang ne
pouuoient souffrir vn estranger regner seul dans les Conseils,
& changé celles qui estoient admises au gouuernement de la
personne du Roy, & pour en disposer luy seul s’en fait dõner la
Sur-Intendance du gouuernement, afin d’auoir suiet de loger
dans la maison du Roy, luy donnant pour ses Gouuerneurs personnes
faites de sa main, ce qui ne se lit point auoir esté fait par
aucun Ministre tant absolu ait-il esté.
 
L’ambition & l’insatiable conuoitise d’vn tel homme a passé
iusqu’à vn tel excez, que par la profusion qu’il a faite des Finances
du Roy, il a ruiné toute la France, enrichy des Italiens,
& fait passer les monts à l’or & l’argent qu’il a tiré par tant de
vexations, imposts, surcharges, monopoles & autres oppressiõs,
n’y ayant sorte de parties qu’il n’ait accepté pour tirer le dernier
teston du Royaume, en sorte qu’il a rendu la France sans
commerce, les villes desolées, le plat pays exposé aux vols, aux
larcins & aux cõcussions des Partisans, les Marchands sans trafic,
les armées ruinées faute d’argent & de secours : & les ennemis
fortifiez de nostre misere dont luy seul a profité.
Et pour cõble d’insolẽce il s’est voulu prẽdre aux Cours Souueraines,
lors qu’il en a rendu semestres, pour y auoir des creatures
à sa deuotion, les ayans cõme interdits, il a voulu retrancher
les gages des Officiers, rendre la Noblesse roturiere & suiette
aux tailles, casser les priuileges des propres domestiques
de la maison du Roy, oster la plus seure garde de sa Majesté, en
cassant cette genereuse & fidelle compagnie de ses Mousquetaires
à cheual, pour en mettre d’autres à sa volonté : compagnie
qui auoit esté choisie & establie par le defunct Roy, pour
estre la plus seure de sa personne, & remplir la Cour Royale
d’Officiers Italiens, & les places mesmes des Officiers des armées
& de la guerre, & renforcer la garde de sa personne de
cent Caualiers, & Fuzeliers, dont il affoiblissoit celles qui
estoient necessaires, fait perir les Regimens & Compagnies,
tant de cheual que de pied dans les armées estrangeres, faute
d’argent & de viures.
Ce qu’ayant sceu le Parlement de Paris, que le mal alloit
croissant & deuenoit irremediable, si de bonne heure on n’y