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Mazarinade n° A_2_20

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Anonyme [1649], APOLOGIE DES NORMANS AV ROY POVR LA IVSTIFICATION DE LEVRS ARMES. , françaisRéférence RIM : M0_113. Cote locale : A_2_20.


desordres ; de respandre nostre sang pour nous conseruer vostre
personne sacrée, & à vostre Majesté son Estat, contre l’inuasion
secrette de l’intendant de vostre ruïne, plustost que de
vostre education ; ne seroit que trop suffisante pour destruire cette
calomnie, quand l’inclination naturelle des Normands pour
leur Prince, ne vous asseureroit pas de leur fidelité.
 
C’a esté, Sire, pour ne l’auoir pas violée, qu’ils se sont quelques-fois
acquis la hayne des nations, & cette terreur dont la
France se souuient encore apres plus de sept siecles, n’est pas plus
vn effect de leur valeur, que de l’affection sincere, qui les a fait
soustenir les interests de leurs Souuerains auec tant de generosité.
Quand la tendresse de vostre âge vous l’aura permis, vous
apprendrez, Sire, que les Normands sont les plus anciens Aliez
de la tyge Royale, qui regne sur eux aujourd’huy, dont vous
estes le rejetton glorieux : Que la vertu de vostre Ayeul Hugues
Capet, n’eust point de plus puissant instrument, pour obtenir
les suffrages de tous les ordres du Royaume, & pour se
maintenir dans la possession de la Couronne, que les conseils,
le credit, & les forces du Prince des Normands Richard III.
que nos Histoires nomment, sans peur, son Beau-fiere, auquel
Hugues le Grand l’auoit, en mourant, si puissamment recõmandé ;
Et vostre Maiesté cognoistra encore que la querelle du pere de
Robert Comte d’An ou nommé Vuitichind de Saxe, vostre
premier Ayeul, vaincu par Charlemagne, a esté la premiere
cause qui ayt obligé nos peres de passer en ce Royaume.
Tant de bons offices rendus à vostre Maiesté en la personne
de vos Ayeulx, la vengeance de leur querelle, entreprise contre
vn vainqueur du monde ; soustenuë contre ses successeurs ; & terminée
contre le dernier, par vn accommodement, dont vostre
Couronne fait encore éclater l’aduantage par tout l’Vniuers. Le
restablissement de Henry I. dans son throsne vsurpé par son Cadet,
& beaucoup d’autres seruices signalez, rendus aux autres
Roys vos predecesseurs, lors que la France n’estoit pas encore si
florissante qu’elle est sous vostre regne, ne vous permettront pas,
ie m’asseure, de douter de la sincerité d’vne nation, qui à l’imitation
de ses Princes particuliers, n’ayant point eu d’interests plus