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Mazarinade n° C_7_60

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Anonyme [1649], IVGEMENT ET CENSVRE DES TROIS LIBELLES INTITULEZ, la Replique, le Donjon, & le Retorquement du foudre de Iupinet, faits par l’Hypocrite à la fausse barbe. Iudas auoit obtenu portion à l’administration des Apostres. Act. Chap. 1. Vers. 18. , français, latinRéférence RIM : M0_1773. Cote locale : C_7_60.



On dit qu’il y à certaines herbes qui viennent
mieux quand on les plante en les maudissant. Il
n’en est pas ainsi de celles dont parle saint Paul,
quand il dit, Apollo rigauit Deus incrementum dedit ;
Aussi estoit ce vn Soleil, qui par ses diuines influences,
eschaufoit & fortifioit ces sauuageons
du Paganisme, pour les esleuer dans la grace :
mais nostre miserable Captieux à la fausse barbe,
au lieu de les attirer doucement au giron de
l’Eglise, il les rebute & les endurcit par les traits
de sa medisance.
Que si vne Religieuse Payenne disoit autrefois,
qu’elle estoit faite pour benir & non pas
pour maudire ; à plus forte raison que ne doit
pas faire vn homme qui se vante d’auoir vne
couronne, de laquelle toutes les autres releuent.
Oratio vultus animi est, dit fort bien le Philosophe
Seneque. La façon de parler & le style dont
on se sert pour exprimer ses conceptions, est le
visage de l’ame. C’est par le discours & par nostre
forme de parler ordinaire, que l’homme fait
voir ce qu’il est, & ce qu’il peut estre.
Vn Capitaine à des mots hardis & courageux ;
vn Philosophe les à graues & majestueux ; vn
amoureux les à lascifs & languissans ! & vn bouffon
comme nostre hypocrite, à des modes de
discourir, communes, basses & rauallées, prises
de la tauerne ou d’ailleurs que ie n’oserois