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Mazarinade n° A_5_101

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Anonyme [1649], LE VRAY AMATEVR DE LA PAIX, CONTRE LES ADVIS dangereux du Libelle intitulé, ADVIS SALVTAIRE & genereux, &c. , françaisRéférence RIM : M0_4065. Cote locale : A_5_101.


si ses ornements ne sont rougis du sang de nos freres, & sa
gloire rehaussée de leur infamie ! Eussions nous voulu reduire
nostre Roy, la Reyne nostre Regente, les premiers
Princes de la Couronne, & tant de Seigneurs, à la honteuse
necessité de se voir au pouuoir des victorieux pour
estre menés à leur suite comme de pitoyables tesmoins
d’vn accord outrageux & forcé ? quelle insolence ne seroit-ce
point de vouloir contenter nos yeux de ces spectacles
tragiques auparauant que d’accepter vn raisonnable
accommodement ? & pour estre pleinement satisfaits
en nos pretentions, les proposer à l’esgard mesme de ceux
qui nous commandent, sous des conditions, que nous auõs
horreur d’entendre parmy les Barbares mesmes ? comme
si la Paix n’estoit pas receuable, à moins qu’elle soit preuenuë
d’vne victoire sanglante ; quoy que pourtant elle
doiue estre beaucoup plus chere, & mieux receuë, lors
qu’elle est offerte sans effusion de sang, & par la voye
d’vn Traicté Pacifique. Ne suffit-il pas que nous rentrons
en grace auec nos Souuerains ? qu’ayants pris les armes à
la verité pour vne iuste cause, mais pourtant contre leur
gré, ils se desarment en mesme instant que nous, afin de
se rendre accostables ? Et qu’oubliants ces titres odieux
d’ennemis & de rebelles, ils nous reçoiuent en qualité
d’enfants sous leur royalle protection ? Car de dire que ce
n’est icy qu’vn piege pour surprendre nostre simplicité, &
nostre foiblesse, & que le peuple n’en peut tirer aucun
fruit ny aduantage, c’est vn abus d’autant plus euident, que
ce discours combat directement les propositions resoluës,
& qu’il faut auoir les yeux bouchés pour ne pas apperceuoir
l’interest que nous auons eu de les admettre.
 
Tu dis, instrument de sedition, que ce n’est pas vne paix,
parce qu’elle nous laisse encore l’obiet de la guerre & l’auteur
de toutes nos infortunes. Et ne sçais-tu pas que celuy
dont tu veux parler se doit dans peu de iours luy-mesme
sacrifier aux clameurs de ceux qui demandent auec tant