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Mazarinade n° A_5_101

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Anonyme [1649], LE VRAY AMATEVR DE LA PAIX, CONTRE LES ADVIS dangereux du Libelle intitulé, ADVIS SALVTAIRE & genereux, &c. , françaisRéférence RIM : M0_4065. Cote locale : A_5_101.


encore vne guerre, pour assouuir sa rage, non point
pour nostre profit, & rompre ces Articles qui ne se
peuuent decider, comme ils ont esté, que par la Conference
de personnes auctorisees, & non par les mains
de la sedition. Les Romains dresserent des trophees à
l’honneur de Veturie pour auoir reconcilié son fils
Coriolan auec la Republique. Numa fust estimé pour
auoir maintenu la tranquillité ; & Trasibulus applaudy
du peuple pour auoir pacifié deux grands ennemis.
Pourquoy donc veux-tu rauir ces honneurs, & ces gratifications
à ces glorieux Arbitres de nos differents, &
leur desrober par vn transport seditieux les titres que
leur prudence leur ont acquis ? Ce n’est pas que ie sois
cogneu de ces Messieurs, ie suis trop peu de chose pour
les obliger à se souuenir de moy. C’est que ie suis amateur
de la vertu, que ie loüerois mesme en la personne
de mes ennemis, si i’en auois ; au cõtraire, si fort opposé
à la mesdisance que i’en soliciterois la punition mesme
sur mes amis. Prends donc garde que les flesches
que tu tire cõtre le Ciel de leurs grands merites ne retombent
sur ta teste criminelle. En effet, s’il arriuoit
que Dieufust encore courroucé contre nous, ie serois
d’auis que pour l’appaiser on te sacrifiast à sa colere pour
la faute du General. Il est vray que tu as bien l’audace
de l’irriter quand tu declame iniurieusement contre
le present qu’il nous vient de faire, mais de toy-mesme,
tu ne serois pas si charitable de vouloir comme
vn autre Curse assurer par ta mort les affaires de ta Patrie.
Tu voudrois bien comme la ialouse Medée mettre
le feu à cette Couronne : mais tu ne serois pas si liberal
de ta personne que ce Creon de vouloir moutir
pour tascher de l’esteindre. Bien loin de tout cela, tu
fais comme ces faineants qui sont aux galleries des
jeux de paume, qui excitent les ioüeurs de faire vne
partie pour leur donner du plaisir ; non pas pour contribuer
aux frais qui s’y font. Tu nous suiurois peut-estre