[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_3_35

Image de la page

Anonyme [1649], EPILOGVE, OV DERNIER APPAREIL DV BON CITOYEN, Sur les miseres publiques. , français, latinRéférence RIM : M0_1264. Cote locale : A_3_35.


EPILOGVE,
OV DERNIER APPAREIL
DV BON CITOYEN,
sur les miseres publiques.

COMME ie n’ay pas tant d’horreur de la pierre qui
m’est iettée, que i’ay de ressentiment contre celuy
qui me la iette ; ie n’ay point tant d’auersion contre
celuy qui me blesse, & qui n’y pense pas, comme i’en
ay contre celuy qui le conseille à me mal faire, &
sans les suggestions & impulsions duquel, ie ne receurois
point de tort. Ie pardonne tres-volontiers au Prince sous la
domination duquel la prouidence de Dieu m’a reduit, toutes les
charges & impositions qu’il me fait souffrir, par la creance que i’ay
que ce mal ne m’arriue pas de son gré, & de son inuention : mais i’ay
vn grand ressentiment contre le donneur d’aduis, & le mauuais
Conseiller, qui me met à rançon, & qui me persecute. Ie regarde
mon Roy, ie le choye, & le respecte, comme vne personne sacrée :
Mais i’ay en horreur le barbare Officier qui me tyrannise ; c’est pourquoy
ie fais tout ce qui m’est possible pour éuiter le coup dont il me
veut frapper : Ie me soustrais, ie m’enfuis, & si ie ne puis eschapper,
ie pare, & me defens le plus accortement que ie puis : Ie ruse en
fin, & ie me sauue par les faux fuyans, & par les equiuoques, quand
ie n’ay plus d’autre refuge : ayant ouy dire assez souuent qu’il est loisible
de frauder la Gabelle, principalement quand elle est excessiue.
Et neantmoins parce que cette leuée se fait sous le nom, & par l’authorité
du Prince ; le particulier qui tascheroit d’y resister par vne