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Mazarinade n° C_7_64

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Anonyme [1649], LES EFFETS ADMIRABLES DE LA PROVIDENCE DE DIEV SVR LA VILLE DE PARIS ; OV REFLEXIONS DVN THEOLOGIEN enuoyées à vn sien amy solitaire sur les affaires du temps present. , français, latinRéférence RIM : M0_1199. Cote locale : C_7_64.


grandeur, oportet illum minui, le temps de son decroissement
& decadence semble estre maintenant arriué. C’est
la rouë qui tourne, mon cher amy.
 
 
nec iam ad culmina r[1 lettre ill.]rum
Iniustos creuisse querar, tolluntur in altum
Vt lapsu grauiore ruant.
 
Car tout ainsi que ceux que l’on execute aux gibets qui ordinairement
sont les plus proches de leur fin quand ils sont
montez au plus haut eschelon : Cét homme s’estant eleué vn
peu trop haut, il faut qu’il descende, mais il y a de l’apparence
que ce sera par le precipice. Il s’est engraissé de nos
biens, de sorte, qu’il semble desormais estre vne victime assez
propre pour le sacrifice.
Ne vous scandalizez point de ces paroles, mon Frere,
c’est le langage du Prophete Ieremie, lors que donnant la
raison pourquoy le Seigneur fait quelquefois prosperer les
mechans, il dit, qu’il en vse comme de ces bestes, lesquelles
on engraisse, & apres auoir engraissees on enuoye à la boucherie :
De mesme que Dieu engraissant les meschants des
biens & prosperitez de la terre, les destine apres au massacre,
& à quelque fin honteuse & miserable ; il s’en sert comme des
verges pour chatier ses enfans, lesquelles il iette apres dedans
le feu, il leur met en main la coupe de son ire & de son
indignation pour en faire boire à tous les pecheurs de la terre,
mais aussi il leur en fait succer apres iusques à la lie, il
/> s’en sert comme d’vn marteau pour briser & destruire les
nations, mais leur destruction arriue aussi à leur tour, on n’a
qu’à auoir vn peu de patience : Iusques à quand, dit le Roy
Prophete se plaignant de l’insolence des meschãns, Les Impies
parleront-ils si fierement & auec tant daudace, haussant leur
nez ne fairont conscience de rien, fouleront la veufue, opprimeront
l’orphelin, mépriseront les larmes des pauures, & les
gemissemens des miserables : Mais attendez vn peu, dit le mesme
Psalmiste, i’ay veu le meschant estendant ses branches, comme
vn grand arbre, à l’ombre duquel tous les hommes reposoient,
verdoyant comme vn beau laurier, mais ayez vn peu de