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Mazarinade n° A_3_29

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Anonyme [1649], LES EXEMPLES POLITIQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1326. Cote locale : A_3_29.



Les François qui ont tousiours voulu viure selon leurs
anciennes libertez, n’ont iamais pû souffrir de Ministeres des
estrangers, non seulement par ce qu’il se voyent par eux
deuancez dans les charges & dans les honneurs, dont ils sont
tres jaloux, mais parce qu’il leur a esté presque impossible
de s’accommoder à la legereté des Anglois, a la pesanteur
des Allemands, aux cruautes des Espagnols, à la fourberie
des Italiens. Tant à bien resoudre qu’à bien faire, les nouuelles
façons d’agir qu’ils ont introduites parmy eux, & sur tout
dans les choses où il y va de l’interest des particuliers, leur
ont esté insupportables, & nostre Histoire nous en remarque
peu qui n’ayent rẽporté toute l’aduãtage qu’ils s’en estoient
promis. Charlemagne eust beaucoup de peine à estouffer
par addresse, & par force les conspirations que les Lorrains
firent contre luy, parce que pour la iustice & pour les armes,
il se seruoit plustost des estrangers que de ceux du païs. Charles
Duc de Bourgongne apres auoir essuié les plaintes que
ses sujets firent contre luy de ce qu’il auoit esleué le Comte
de Compobachy Napolitain, iusqu’a-la faueur de son ministere
trouua qu’il auoit donné ses affections a son traistre,
& que son Estat estoit en danger par l’infidelité de celuy à
qui il en auoit confié la conduite. Charles le Simple ayant
voulu, au mespris des François, mettre les principaux soins
de ses affaires à des Allemands, fut en fin despouillé de sa
Couronne, & finit ces iours en prison. Lhotaire ne s’estant
point rendu prudent par le mal heur d’autruy, laissa l’Empire
si foible & si fragile à son fils, qu’il fust le dernier de la
race de Charlemagne, qui y commanda les Empereurs.
Louïs mesme ne se peût garantir qu’auec beaucoup de
peine des coniurations faittes contre sa personne par ses
propres enfans, & par les Princes de l’Empire, parce qu’il
auoit fait venir en sa Cour Bernard Comte d’Espagne, à
qui il auoit donné le secret de ses affaires, & auec cela la charge
de son Maistre de Chambre.
Quelque’vns de nos Roys pour oster aux estrangers l’esperance
de pouuoir posseder aucune office ny benefice dans