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Mazarinade n° A_2_63

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Anonyme [1649], ESTABLISSEMENT VNIVERSEL DE LA PAIX GENERALE, OV SENTENCES MORALES ET POLITIQVES Sur les plus importantes matieres de l’Estat. Contre les vsurpateurs du bien public. Où le droit des gens, & la cause commune sont equitablement defendus. En faueur des Souuerains & des Peuples. Touchant la veritable creation & la legitime authorité des Roys, & la mutuelle obligation des Princes enuers leurs Sujets, & des Sujets enuers les Princes. Piece rare & instructiue & pour le Tiers Estat, & pour la Noblesse. , françaisRéférence RIM : M0_1289. Cote locale : A_2_63.


inuiolable. Ce qui nous oblige à croire que les
Roys furent créez dés le commencement du monde, &
bien tost apres que nos premiers Peres furent bannis du
Paradis terrestre, veu que les violences, les cupiditez, &
les oppressions commencerent d’estre dés que les hommes
commencerent à se tirer de l’obeïssance qu’ils deuoient à
la raison, & à leur premier principe. Ainsi l’amour que
chaque particulier auoit pour son bien public, fut cause
de la diuision generale qui se glissa vniuersellement sur
toute la terre. Le Diuin Apostre Sainct Paul nous asseure,
qu’il n’est point de Puissance qui ne soit ordonnée de
Dieu, & à laquelle nous ne deuions nous assuiettir en tout
ce qui nous sera possible ; c’est pourquoy il semble que qui
resiste à leurs desseins, resiste absolument aux decrets de
la volonté independante de ce Souuerain Seigneur, & par
consequent à son salut, pourueu que leurs passions soient
legitimes. Mais c’est vn malheur tout à fait deplorable de
voir que les Princes songent plustost à vaincre leurs ennemis,
que les desordres qui se glissent dans l’ame. Ils leuent
des Legions formidables, pour ruiner leurs Suiets, & pour
porter la terreur à toutes les nations estrangeres, & ne voudroient
pas auoir employé vn seul moment à se deffendre
des vices qui les maistrisent, & par ce moyen ils tesmoignent
auoir plus d’amour pour assouuir leur vanité, que de
zele pour le salut des Peuples.
 
Iean 6.
Rom. 13.
1. Pier. 2. 15.
Les Stoïciens, plus iudicieux en cela que nous, ne vouloient
pas que leur Sage se laissast aller aucunement à son
ambition, ny qu’il prestast l’oreille à sa flaterie : c’est vn ennemy
qui ne cherche qu’à nous destourner de l’amour
que nous deuons auoir pour Dieu, pour nostre prochain,
& pour nous-mesmes, afin de nous faire glisser insensiblement
dans le precipice qu’vne horrible eternité nous prepare.
C’est vn tyran qui nous fait abandonner le party de
la Vertu, pour embrasser celuy du vice. Et si nous prenons
le soin d’escouter les inspirations que cét Adorable Viuifiant
des Esprits, infuse continuellement dans nos ames,
nous apprendrons de cette tres-saincte & sacrée personne